Alors que le Québec s'alignait sur les cibles ambitieuses de l'Europe, hier à Poznan, le Canada s'affairait à renverser la vapeur après avoir été attaqué de toutes parts au cours des derniers jours.

En marge de la signature d'une entente avec la Californie, la ministre québécoise Line Beauchamp a soutenu hier que son gouvernement «endossait» la cible internationale de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20%, telle que proposée par l'Union européenne.

 

«Nous souhaitons que la cible minimale soit de moins 20% en 2020, sur la base de 1990. Nous suivrons de très près les négociations au cours de la prochaine année, notamment au sein de l'Union européenne, pour examiner la possibilité que des cibles plus ambitieuses même soient adoptées.»

Elle a ajouté que son gouvernement dévoilera au début 2009 la cible précise de réduction des émissions qu'adoptera le Québec.

Le ministre fédéral de l'Environnement, Jim Prentice, a profité de son premier point de presse à la Conférence de l'ONU pour minimiser les critiques essuyées au cours des derniers jours. Sortant d'une rencontre avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, M. Prentice a dit avoir le respect de la communauté internationale. «Nous sommes ici, et nous sommes respectés.»

«Ce n'est pas parce qu'un groupe environnemental dépeint la position du Canada d'une certaine façon que c'est la réalité», a-t-il ajouté, en faisant référence aux nombreux «Fossiles du jour» obtenus depuis le début de la conférence. Notons que cette contre-récompense est attribuée quotidiennement par le Réseau Action Climat, une coalition internationale regroupant 365 groupes environnementaux. Plus tôt hier, le ministre s'est exprimé devant l'ensemble des ministres et délégués à Poznan, répétant les éléments clés de son plan, à l'exception de la cible de réduction des émissions pour 2020 (-3%, selon les normes internationales), pourtant au coeur des discussions ici.