Les dirigeants de l'UE s'orientent vers un accord vendredi sur leur ambitieux plan de protection du climat, après avoir comblé en grande partie le fossé avec les trois pays posant le plus de difficulté, l'Allemagne, l'Italie et la Pologne.

Toutefois, il reste encore au chef de l'État français Nicolas Sarkozy, qui vit en principe le dernier sommet européen de sa présidence de l'Union européenne, à régler un différend avec la Hongrie.

Au premier jour jeudi de leur traditionnelle réunion de fin d'année, les 27 dirigeants sont aussi parvenus à un accord de principe sur un compromis qui doit permettre à Dublin d'organiser d'ici fin novembre 2009 un nouveau référendum sur le traité de Lisbonne rejeté par les Irlandais en juin.

Et ils ont atténué leurs divergences sur le plan de relance européen face à la crise économique, en soutenant l'idée d'un montant global de 200 milliards d'euros, soit 1,5% du PIB de l'UE.

Sur la protection du climat, le plat de résistance de ce sommet, les positions se sont nettement rapprochées.

L'Allemagne, qui faisait partie avec la Pologne et l'Italie des pays les plus rétifs à accepter le plan européen en l'état, s'est dite finalement satisfaite des dernières propositions françaises sur la table, a indiqué une source diplomatique dans la nuit de jeudi à vendredi.

Ce soutien de principe, qui s'ajoute aux déclarations encourageantes de Rome et Varsovie, laisse penser qu'un accord global pourra être trouvé vendredi lorsque les dirigeants européens se retrouveront vers 10h00 (5h00 HNE).

Concrètement, la délégation allemande a levé son opposition à un mécanisme de solidarité des pays riches de l'UE en faveur des pays pauvres d'Europe de l'Est, pour les aider à s'adapter aux nouvelles normes environnementales.

Il s'agit d'allouer aux pays les moins développés une partie (12% probablement) des quotas d'émissions à mettre aux enchères en Europe à partir de 2013.

«On se dirige vers un compromis», a déclaré pour sa part le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, qui veut que l'essentiel de son industrie manufacturière échappe à l'obligation de payer pour les droits à polluer.

Le premier ministre polonais Donald Tusk s'est également dit plutôt satisfait des propositions sur la table: «la position polonaise est de plus en plus prise en compte».

«Ça progresse», a sobrement résumé le président français Nicolas Sarkozy à l'issue de la première journée du sommet.

Il lui reste toutefois, s'il veut terminer sur un succès, à convaincre le premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsani, qui juge insuffisant le mécanisme prévu pour aider les pays de l'Est. «On a un problème avec la Hongrie parce que ce qu'ils veulent n'est pas acceptable», a dit un diplomate français.

Les Européens sont sous pression pour arriver à un accord. L'Union européenne doit faire preuve de «leadership» sur le climat, a averti depuis la conférence sur le climat de Poznan (Pologne) le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

En mars 2007, ils s'étaient engagés sur un triple objectif pour 2020: réduire de 20% leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à leurs niveaux de 1990, porter la part des énergies renouvelables à 20% de la consommation et réaliser 20% d'économies d'énergie. Tous les secteurs économiques doivent participer à l'effort. L'industrie, qui représente la moitié des émissions polluantes de l'UE, doit réduire de 21% ses émissions sur 8 ans.

Mais inquiets des effets de la récession économique, de nombreux pays, à commencer par l'Allemagne et l'Italie, ont réclamé et partiellement obtenu d'importantes exemptions ou délais pour ce secteur. Ce qui fait dire aux défenseurs de l'environnement que le plan européen a été en partie vidé de sa substance.