Les chefs d'État et de gouvernement de la Francophonie se sont engagés dimanche à mettre au point des politiques nationales pour contribuer à réduire de moitié d'ici 2050 les émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Les pays de la Francophonie se sont engagés à «coopérer pour que tous nos pays puissent mettre au point des politiques nationales en vue de réaliser, entre autres, l'objectif commun de réduire d'au moins 50% les émissions mondiales de gaz à effet de serre d'ici 2050,» indique la déclaration finale du sommet.

Par cette formulation, les pays de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ne s'engagent pas à réduire de 50% chacun leurs émissions polluantes, mais à développer chacun des mesures pour contribuer à un objectif mondial d'une réduction de moitié en 2050 des émissions polluantes, en conformité avec les recommandations du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).

Le premier ministre canadien Stephen Harper a de son côté annoncé à l'issue du Sommet de la Francophonie, à Québec, une aide de 100 millions de dollars aux «pays en développement particulièrement vulnérables» pour la lutte contre les changements climatiques.

Cette aide sera en grande partie destinée aux petits États insulaires menacés surtout en Afrique, dans les Caraïbes et dans le Pacifique, a indiqué M. Harper.

«Le Canada s'engage à appuyer les pays de la Francophonie dans la lutte contre les changements climatiques. Notre gouvernement a toujours été convaincu qu'il fallait une solution complète et véritablement planétaire aux changements climatiques», a-t-il déclaré.

L'OIF, qui compte 56 membres permanents et 14 associés, avec l'ajout ce week-end de l'Arménie, s'est engagée à développer une «position francophone concertée» aux deux prochaines conférences sur le climat, à Poznan (Pologne) en décembre et Copenhague en 2009.

Ces rencontres viseront à définir un futur accord de lutte contre les changements climatiques après l'échéance, en 2012, des premiers objectifs de réduction des émissions polluantes fixés dans le cadre du protocole de Kyoto.

La résolution de la Francophonie engage le Canada et la France, qui se sont fixé des cibles différentes en terme de lutte aux changements climatiques, à coopérer avant ces deux conférences phares. Elle permet aussi à ces États d'inclure les pays du Nord dans la lutte contre les changements climatiques.

La déclaration finale de l'OIF comporte un engagement en faveur d'une plus grande participation de la Francophonie aux «mécanismes de développement» propre compris dans le protocole de Kyoto.

Ce mécanisme permet à un pays du Nord de diminuer son niveau d'émissions polluantes en finançant au sud des projets de lutte contre les changements climatiques.