L'été tire à sa fin. C'est le retour au bureau, le retour à la routine et aux bonnes vieilles habitudes. C'est aussi le temps de formuler quelques résolutions pour la rentrée: manger santé, apporter son lunch au bureau, faire plus d'exercice Troquer l'auto contre le métro, aussi? C'est peu probable.

Ni la bonne volonté ni les prix de l'essence n'ont incité les Canadiens à laisser leur auto au garage pendant la première moitié de l'année. Et rien ne laisse présager que cela changera dans un proche avenir.

Les médias auront finalement été un peu rapides à la détente - mea culpa! - lorsqu'ils ont annoncé le printemps dernier qu'un profond changement d'habitudes était en cours au pays.

Certes, les prix records du pétrole ont induit certains ajustements (un petit peu plus d'usagers des transports collectifs, de nouveaux adeptes du vélo, etc.), mais certainement pas le bouleversement attendu.

Statistique Canada nous a appris récemment que, malgré l'incessante montée du prix de l'essence depuis 2002, «les automobilistes n'ont pas encore réduit leur consommation». Ils l'ont plutôt augmentée de 0,5% au cours des cinq premiers mois de l'année par rapport à la même période un an plus tôt. Simultanément, la demande a baissé de 2,8% aux États-Unis.

Comment expliquer une telle situation?

Premièrement, il est évident que le prix de l'essence, dans un contexte où le revenu disponible est en hausse, n'est toujours pas assez élevé. Le prix du pétrole a beau atteindre des sommets depuis sa commercialisation en 1851, les Canadiens ont toujours les moyens de se payer «un plein» sans rogner dans les dépenses courantes.

Ce n'est pas le cas des Américains, qui, en raison de la récession qui les frappe, ont atteint le fameux tipping point, ce prix au-delà duquel l'essence apparaît soudainement comme un luxe. Leur taux de motorisation baisse ainsi chaque mois depuis le début de l'année.

Le deuxième élément de réponse est lié à l'attitude des Canadiens face à l'environnement. Plus collectivistes que leurs voisins, ils estiment que la lutte contre les changements climatiques doit être menée par l'État plus que par les citoyens, ce que confirme un récent sondage international mené pour la BBC World News (52% des Canadiens jugent l'action gouvernementale primordiale, contre 29% des répondants d'autres pays).

Dans un tel contexte, le fait qu'aucun signal clair ne vienne d'en haut conforte les citoyens dans leur immobilisme. C'est le «concept du sprinteur», pour utiliser une analogie olympique: tant que le gouvernement n'actionne pas le pistolet, les coureurs demeurent immobiles aux blocs de départ.

La preuve en est cette réprobation nouvelle entourant les sacs de plastique et les bouteilles d'eau, des enjeux qui, malgré leur peu d'importance par rapport au défi climatique, semblent canaliser toutes les énergies. Imposant des interdictions par-ci et des taxes par-là, les gouvernements ont lancé un signal clair et les citoyens se sont élancés.

Or, rien de semblable n'est en vue côté transport. Les élus, qui craignent d'effrayer l'électorat, se contentent d'encourager quelques bons gestes sans douleur ni effort plutôt que de forcer les automobilistes à délaisser leur véhicule à coups, là aussi, de taxes et d'interdictions.

Bref, ni l'économie ni les élus n'ont encore frappé là où ça fait mal - dans le portefeuille.

Des terroristes à vélo?

Trouvez l'erreur: aucun vélo n'a été aperçu à proximité du Centre Pepsi de Denver durant toute la durée de la convention démocrate, prétendument "la plus verte de l'histoire de la planète". C'est que la police de Denver a carrément interdit aux cyclistes de s'approcher des lieux, au motif que leurs montures pouvaient servir d'"armes potentielles". Les vélos, peut-on lire dans une note interne, "sont utilisés pour bloquer les trottoirs et les rues et peuvent servir à ralentir les véhicules d'urgence". La note ne précisait pas si des opérations d'infiltration étaient en cours dans les boutiques de vélo de la ville.

Source: ColoradoIndependent.com

Essence mortalité

Les Américains n'ont pas attendu bien longtemps avant de constater les bénéfices d'une baisse de la motorisation sur leur territoire: le taux de mortalité sur les routes a chuté de 9% durant la première moitié de l'année. Une trentaine d'États ont en effet enregistré une réduction qui atteint dans certains cas plus de 20%. Fait intéressant, le même phénomène a été observé dans la foulée de la crise du pétrole des années 70.

Source: HuffingtonPost.com

Parc cherche amis

Un petit parc (façon de parler) comme celui du Mont-Royal a ses protecteurs, les Amis du mont Royal. Même chose pour la plupart des grands parcs canadiens et américains. Mais pas au Québec, où les parcs nationaux, curieusement, n'ont droit qu'à des campagnes de protection ponctuelles, comme on l'a vu dans le cas des parcs du Mont-Orford et des Îles-de-Boucherville. Pour combler cette lacune, Nature Québec lance un appel à ceux qui souhaitent s'engager pour "leur" parc. L'organisme offrira tout le soutien logistique nécessaire aux intéressés afin qu'à terme un véritable réseau d'amis voie enfin le jour au Québec.

Source: NatureQuebec.org