À moins de se déplacer à pied, les voyages constituent une source importante de gaz à effet de serre (GES). Pour compenser les GES que vous émettez lors de vos déplacements, l'hôtel Chicoutimi vous offre de contribuer au financement d'un programme de lutte contre les GES de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

Situé en plein coeur de Chicoutimi, rue Racine, l'hôtel Chicoutimi utilise un outil mis au point par la chaire en éco-conseil de l'UQAC pour calculer la quantité de GES que le client a émis pour se rendre à Chicoutimi. Ce calculateur prend en compte la distance, le moyen de transport ainsi que le nombre de personnes à bord du véhicule. La réponse vous indique combien d'arbres il faudrait planter pour annuler la pollution émise.

À titre d'exemple, si vous faites seul l'aller retour Montréal-Chicoutimi en auto (1000 km approximativement), vous émettrez 0,24 tonne de CO2. Pour être «carboneutre», vous devrez alors planter 1,2 arbre. L'hôtel Chicoutimi vous offrira de compenser vos GES en achetant un arbre au coût de 4,40$.

Si, en théorie, vous achetez des arbres, la réalité est plus complexe. Les fonds versés servent au financement du projet Carbone Boréal de la chaire en éco-conseil de l'UQAC. Ce programme vise à étudier la capacité de limitation des GES dans les zones où la forêt boréale a été dénudée, c'est-à-dire où elle est incapable, à la suite de perturbations naturelles, comme des incendies de forêt successifs, de se régénérer. En reboisant ces forêts, le projet Carbone Boréal tente de déterminer quelle est la quantité de GES que l'on pourrait ainsi stocker.

«Les gens sont assurés que cet argent servira uniquement à la recherche universitaire et que les arbres qui seront plantés ne serviront pas à l'exploitation forestière», soutient Jean-Robert Wells, ingénieur à la chaire dirigée par le biologiste Claude Villeneuve.

Afin d'éviter de harceler ses clients, l'hôtel Chicoutimi ne leur offre pas systématiquement de compenser leurs GES. «Mais notre publicité en fait mention et de plus en plus de clients veulent contribuer», explique Annie Tremblay, responsable du marketing à l'hôtel Chicoutimi.

Compenser, mais aussi réduire

Cette idée de compenser les GES provient de Valérie Dubé, éco-conseillère qui travaille à l'hôtel Chicoutimi pour améliorer le bilan environnemental de cet établissement centenaire. Depuis un an, Mme Dubé étudie tous les moyens de réduire la quantité de déchets et de diminuer la consommation énergétique de l'hôtel sans nuire au service à la clientèle ni à la rentabilité. Prochainement, l'hôtel innovera en compostant tous ses déchets putrescibles. «Cet engrais naturel servira à un producteur de pelouse», explique Mme Dubé.

L'hôtel Chicoutimi, qui se définit comme un «hôtel tendance», c'est-à-dire un hôtel-boutique en région, s'enorgueillit de s'approvisionner en priorité chez des producteurs régionaux. Il se procure tous les meubles et accessoires servant à la rénovation des chambres chez des fournisseurs locaux, de même que la plupart des produits de la table. L'hôtel sert également de vitrine, car tout ce qui s'y trouve, dont les oeuvres d'art qui tapissent les murs, est à vendre.