Les autorités belges ont réduit samedi le périmètre de sécurité imposé après un incident nucléaire dans un laboratoire médical de la ville de Fleurus, dans le sud de la Belgique, a-t-on appris de source officielle.

Vendredi, des voitures de police munies de hauts-parleurs avaient diffusé des messages dans les rues de Fleurus appelant les habitants à ne pas consommer les fruits et légumes de leur jardin, l'eau de pluie et le lait des fermes environnantes jusqu'à nouvel ordre.

Ces mesures concernaient également plusieurs villages situés dans un rayon de 5 kilomètres autour de cette localité de 20 000 habitants dans la région de Charleroi.

Ce périmètre de sécurité a été réduit samedi à une zone de 3 kilomètres autour de Fleurus, où la consommation de fruits et légumes produits localement reste interdite jusqu'au 7 septembre, selon un communiqué du gouvernement.

«Les prélèvements effectués hier (vendredi) ne détectent plus de radioactivité, ni dans l'air, ni dans l'eau», a affirmé le gouvernement. «Des prélèvements complémentaires auront encore lieu dans les jours qui viennent afin de suivre la situation de près.»

L'incident s'est déroulé le week-end dernier dans un laboratoire de l'Institut des radioéléments (IRE), une institution reconnue d'utilité publique qui produit des radioéléments utilisés notamment pour le dépistage par imagerie médicale et le traitement par radiothérapie du cancer. Elle se présente comme le deuxième producteur mondial de radio-isotopes à usage médical.

Le personnel avait constaté un rejet d'iode radioactif et informé lundi l'Agence fédérale belge de Contrôle nucléaire (AFCN).

L'agence avait estimé l'incident sérieux et l'avait placé au niveau trois sur l'échelle internationale des accidents nucléaires, qui en compte sept. L'Autorité française de sécurité nucléaire (ASN) a été mise au courant de l'incident, le plus grave de ce type jamais survenu en Belgique.

La production de l'IRE a été mise à l'arrêt mardi, mais l'AFCN avait ce jour-là estimé que la fuite ne faisait courir aucun risque aux riverains et à l'environnement et n'avait recommandé aucune mesure de précaution.

Les autorités belges ont brusquement revu leur évaluation jeudi soir lorsqu'une analyse d'échantillons d'herbe, prélevés «dans l'environnement direct» du site, a débouché sur «des mesures plus élevées d'iode radioactif» que ne laissaient présager les premiers tests.

Le vice-Premier ministre Didier Reynders a ordonné à son ministre de l'Intérieur, Patrick Dewael, et au ministre de l'Energie, Paul Magnette, de faire un rapport sur les circonstances précises de l'incident, a rapporté samedi l'agence de presse Belga.

Selon l'édition de samedi du quotidien francophone Le Soir, les autorités de sécurité nucléaire belge et française avaient toutes deux identifiées des défaillances dans le système de sécurité du laboratoire, lors d'un audit conjoint mené en novembre 2007.