Le fonds international pour l'assainissement de l'eau espère récolter plus de 65 millions d'euros par an pour permettre d'améliorer l'accès aux installations sanitaires et à l'hygiène dans les pays en développement, a indiqué lundi son président à Stockholm.

«L'assainissement doit devenir une priorité», a déclaré à l'AFP Jon Lane, président du conseil de concertation pour l'approvisionnement en eau et l'assainissement (WSSCC), en marge de Semaine mondiale de l'eau à Stockholm.

«Il y a cinq fois plus d'argent investi dans l'accès à l'eau potable que dans l'assainissement, alors que si l'on regarde les chiffres, cela devrait être l'inverse», a ajouté M. Lane.

Le fonds, créé par le WSSCC à Genève en mars dernier, s'est fixé comme objectif de récolter 100 millions de dollars par an, a-t-il précisé.

Sept pays sont pour l'instant concernés par cette aide: le Burkina Faso, le Sénégal, l'Ouganda, le Pakistan, l'Inde, le Népal et Madagascar. D'autres devraient bientôt suivre.

40% de la population mondiale n'a pas accès à des installations sanitaires et 7500 personnes meurent chaque jour de diarrhées dues à un manque d'hygiène, a-t-il précisé.

Pour Jon Lane, la question de l'accès aux installations sanitaires est un sujet tabou dans beaucoup de cultures, ce qui explique le retard et les réticences de certains dirigeants à investir dans l'assainissement.

«On ne gagne pas de vote en parlant d'excréments» a-t-il ajouté.

Mais le président du WSSCC est optimiste.» Il y a quelques années, les personnes engagées contre le sida se sont mises à parler de sexe et ont amené le sujet dans le débat politique. Nous faisons la même chose avec les excréments», a-t-il conclu.