La mode de la consommation éthique et responsable gagne maintenant les bijoux et autres accessoires. De plus en plus de jeunes artisans québécois se lancent à leur compte pour diffuser leurs créations. Le Grand Débarras d'Hochelaga-Maisonneuve, samedi prochain, donnera bon aperçu de ce qui se fait à Montréal.

Une quarantaine d'artisans y présenteront leurs produits de 13h à 22h, rue Sainte-Catherine entre les avenues Bennett et Létourneux.

Des bracelets aux robes en passant par les sacs, la plupart des produits mis en vente sont réalisés à partir de matériaux de récupération. Et tous répondent au souci d'être «écoresponsable», c'est-à-dire qu'ils satisfont à des normes sociales et environnementales.

«Il y a un regain d'intérêt pour les produits faits par des artisans québécois, dit Gabrielle Moffett, propriétaire de la boutique Coccinelle jaune et cofondatrice du Grand Débarras. Les gens demandent des produits équitables réalisés à partir de matériaux recyclés.»

Par leurs couleurs vives et l'éclectisme des pièces qui les constituent, ces bijoux rappellent les cadeaux de fête des Mères que réalisent les enfants.

«C'est sûr que, dès que tu mets plein de couleurs, ça devient ludique et enfantin», dit Horelya. Cette illustratrice dans une entreprise de décorations de Noël réalise des colliers très colorés avec des perles, des boutons, des fils et des morceaux de cuir recyclés.

«Les matériaux sont récupérés chez des brocanteurs, au Village des valeurs, dans des ventes-débarras... partout où on peut trouver quelque chose», dit sa collègue Geneviève Milette. Pour 20$, cette jeune femme propose notamment des colliers ornés de billes de verre dont le verso reprend, en version miniature, les images des toiles de style asiatique qu'elle peint.

Pour sa part, Marie-Noëlle Vanasse exposera les macarons et miroirs de poche qu'elle a réalisés autour d'une série de personnages dont les traits sont à mi-chemin entre les Shadoks et les Looney Tunes.

Mais les produits exposés au Grand Débarras ne sont pas tous destinés aux enfants. C'est le cas notamment des robes et jupes que vendent Sophie Guillemette et Pascale Normand-Viau. À partir de vêtements donnés par leurs proches ou récupérés dans des friperies, les deux jeunes femmes cousent des vêtements dans un style «trash-dentelle».

«On veut représenter la femme d'aujourd'hui dans sa pleine féminité, mais qui s'affirme plus, qui ose plus, tout en s'assumant», dit Pascale Normand-Viau.