Le mouvement environnementaliste marque un point dans sa lutte contre les pétrolières. Un organisme de réglementation du Royaume-Uni interdit à Shell de rediffuser une publicité qui insinue que les sables bitumineux canadiens sont viables pour l'environnement.

Dans sa décision rendue mercredi, l'Advertising Standarts Authority (ASA), l'organisme britannique chargé d'assurer le respect des normes publicitaires, donne ainsi raison au World Wildlife Fund. L'ONG s'est insurgée l'hiver dernier contre une publicité parue le 1er février dans le quotidien britannique Financial Times.

Dans cette publicité pleine page, Shell écrivait que «le défi du 21e siècle est de rencontrer les besoins croissants en énergie de façons qui ne sont pas seulement profitables, mais aussi durables». Shell donnait en exemple trois technologies, dont les sables bitumineux du Canada.

Un message «trompeur», conclut l'ASA dans son argumentaire. «Parce que le terme durable est ambigu, et parce que nous n'avons pas vu de données montrant comment Shell maîtrise concrètement ses émissions de CO2 dans ses projets de sables bitumineux de manière à limiter les changements climatiques, nous concluons que la publicité est trompeuse», peut-on lire dans la décision.

L'ASÀ a ordonné à Shell de ne pas répéter la publicité dans sa forme actuelle et de contacter son équipe pour des conseils si la pétrolière prévoit faire des publicités semblables dans le futur.

«Mes collègues du Royaume-Uni ont accepté la décision de l'ASA, a déclaré hier Jan Rowly, porte-parole pour Shell Canada. Bien entendu, cette publicité n'avait pas pour but de tromper le public.»

Jan Rowly explique que la publicité était destinée à ne paraître qu'une seule fois, à l'occasion de la publication des résultats financiers de Shell de 2007.

L'ONG World Wildlife Fund, l'une des plus importantes en matière d'environnement, s'est réjouie de cette décision.