Le pape Benoît XVI a déclaré mercredi que la protection de l'environnement avait été sous-estimée par l'Eglise catholique dans le passé, mais il a attribué au matérialisme les menaces qui pèsent sur la planète, lors d'une rencontre avec des prêtres à Bressanone (nord de l'Italie).

«Il y a eu des moments où nous avons laissé dans l'ombre l'enseignement de Dieu sur la création», a souligné le pape en réponse à la question d'un prêtre sur l'environnement.

Il a cependant rejeté la critique faite au christianisme d'avoir favorisé le gaspillage des ressources sous prétexte de respecter le commandement divin de dominer la Terre.

Ce gaspillage est dû à «un monde matérialiste» où «Dieu est nié», laissant libre cours à «l'arbitraire de l'homme», a estimé Benoît XVI.

«Dieu a confié à l'homme la responsabilité de la création», et «création et rédemption sont étroitement liées», a-t-il déclaré.

Les propos du pape lors d'une rencontre à huis-clos avec 400 prêtres du Haut-Adige (Alpes italiennes) où il passe ses vacances ont été rapportés à la presse par le porte-parole du Vatican Federico Lombardi.

Le père Lombardi, interrogé par l'AFP, a assuré que les propos de Benoît XVI ne constituaient «pas une autocritique» de l'attitude de l'Eglise face à l'environnement, mais un appel à trouver «un équilibre» dans l'enseignement chrétien sur la création et le salut.

Le pape a cité en exemple saint François d'Assise, défenseur des animaux et de la nature, et a invité les catholiques à donner l'exemple par «un style de vie respectueux de l'environnement», selon Federico Lombardi.