Greenpeace a annoncé jeudi avoir déposé deux plaintes contre le groupe Areva pour pollution des eaux et pour abandon et dépôts illicites de déchets, après la fuite d'uranium début juillet sur le site nucléaire du Tricastin (sud-est).

Plusieurs plaintes de riverains ou d'associations comme le réseau Sortir du nucléaire ont déjà été déposées depuis l'incident classé comme «anomalie» par l'Autorité de sûreté nucléaire française.

La ville de Bollène (sud-est) a de son côté annoncé qu'elle demanderait lundi en procédure judicaire d'urgence la nomination d'un expert en environnement et en santé publique afin d'obtenir tous les éléments «en vue de permettre de définir les responsabilités en cause et de réparer les préjudices subis».

Bollène est l'une des quatre communes riveraines du site nucléaire du Tricastin appartenant à la Socatri, filiale d'Areva, à avoir été soumise à des mesures de précaution durant deux semaines après la fuite de 74 kg d'uranium dans la nuit du 7 au 8 juillet.

La ville a écrit au procureur de la République concerné pour apporter «son plus complet soutien» à la plainte déposée le 22 juillet par Elisabeth Sérinian, riveraine de Socatri dont la maison est alimentée par une nappe phréatique suspecte.

Le suivi radiologique de l'incident avait mis en évidence une contamination radioactive ancienne de la nappe phréatique, liée selon Greenpeace, au stockage sans confinement de déchets radioactifs sous une couche de terre.

«Greenpeace souhaite non seulement que toute la lumière soit faite sur la fuite radioactive de ce mois mais aussi sur les pollutions passées et leurs origines», selon un communiqué réclamant «que les responsabilités soient clairement établies et des sanctions prises».

La gendarmerie a mené deux perquisitions à Socatri les 11 et 22 juillet et une le 22 juillet au siège de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à Lyon (centre-est).

Le parquet de Carpentras a ouvert une enquête préliminaire. Socatri à mis plusieurs heures pour déclarer l'incident à l'autorité de tutelle.