Vincent Langlois adore son Segway. Et pourtant, depuis 2004, il s'en sert dans sa chambre, pour suspendre ses chemises...

«Je l'ai acheté sur eBay il y a quatre ans. Puis je m'en suis servi pour me rendre au bureau au centre-ville. Jusqu'à ce que je me fasse arrêter une première fois par la police. Puis une seconde. On m'a alors dit que, la prochaine fois, on confisquerait le Segway», raconte-t-il.

«C'est dommage, ajoute-t-il, car c'est le véhicule parfait pour ceux qui veulent se rendre au travail en veston-cravate, mais qui n'ont pas de douche au bureau.»

Le Segway est en effet interdit à Montréal, sauf dans les sites fermés comme les entrepôts ou le Vieux-Port. Unique, le véhicule ne fait tout simplement partie d'aucune catégorie du Code de la sécurité routière.

Dans la rue, sur le trottoir ou sur les pistes cyclables, le Segway? Pour répondre à cette question, le gouvernement Charest a demandé à Marcel Pouliot, expert en sécurité routière de l'Université de Sherbrooke, de lui faire des recommandations à ce sujet d'ici au mois d'octobre.

Le Centre d'expérimentation des véhicules électriques du Québec (CEVEQ), qui a mené une vaste évaluation du véhicule en 2006 avec quelque 150 testeurs, a déjà fait son lit. Il a recommandé au gouvernement de permettre le véhicule presque partout sur la voie publique.

«Dans la nouvelle mobilité urbaine, le Segway est très intéressant, explique Pierre Lavallée, du CEVEQ. Il y a de la place pour ce genre de véhicules pour les déplacements de proximité.»

Pourquoi le Ministère ne s'est-il pas satisfait de l'avis du CEVEQ? Parce qu'il est perçu comme «un promoteur» de ce genre de véhicules.

Cela dit, en permettant le Segway sur la voie publique, le Québec emboîtera le pas à bon nombre de pays qui ont donné le feu vert à ce véhicule ces dernières années. Près d'une douzaine de pays européens ont dit oui. Aux États-Unis, 42 États ont rendu la voie publique accessible à ces engins électriques. Au Canada, l'Ontario a amendé son code de sécurité routière pour en faire autant, tandis que l'Alberta réfléchit à l'idée.