La construction d'une usine de traitement des biogaz pourrait être compromise par la décision du BAPE de ne pas appuyer l'agrandissement à long terme du dépotoir de Lachenaie, affirme l'entreprise qui exploite le site. BFI entend investir 25 millions dans ce projet, qui permettrait de transformer en gaz naturel les vapeurs qui se dégagent de son terrain.

Dans un rapport publié lundi, le BAPE recommande que BFI poursuive ses activités à Lachenaie jusqu'en 2012 seulement. Il estime que le maintien des activités jusqu'à 2025, comme le voulait l'entreprise, n'est «pas souhaitable».

Le site de Lachenaie émet plus de 8000 pieds cubes de biogaz à la minute. Ce mélange de méthane et de CO2 est capté sur place. Une partie sert à alimenter une centrale électrique de 4 mégawatts, mais la majeure partie est brûlée à la torchère. La nouvelle usine «nettoierait» ces résidus d'enfouissement, dont il séparerait les composantes pour en extraire du gaz naturel.

L'entreprise espère mettre son usine en service au début de 2010. Mais si les recommandations du BAPE sont appliquées à la lettre, elle pourrait devoir modifier ses plans.

«C'est un investissement d'à peu près 25 ou 30 millions, indique le directeur des affaires publiques de BFI, Hector Chamberland. Alors on aimerait avoir une garantie plus longue que cinq ans.»

Si BFI ne peut exploiter le site de Lachenaie à long terme, l'entreprise se rabattra sur un projet plus modeste.

«On va tenter par tous les moyens de valoriser nos biogaz, dit M. Chamberland. Mais c'est certain que ce ne sera pas de la même ampleur si nous n'avons pas l'autorisation de poursuivre nos activités à long terme.»

Baisse des GES

Si l'usine fonctionnait à pleine capacité, elle permettrait au site de réduire ses émissions annuelles de gaz à effet de serre de 80 000 tonnes la première année, et de 120 000 en 2021. Et elle pourrait produire assez de gaz naturel pour alimenter entre 25 000 et 30 000 maisons, selon BFI.

Voilà pourquoi Gaz Metro dit voit le projet d'un bon oeil. «Notre gaz vient à 100% de l'Ouest canadien, reconnaît son porte-parole, Frédérick Krikorian. Donc, notre intérêt depuis des années a été de diversifier nos sources d'approvisionnement.»

En avril, Québec a accordé un sursis d'un an à BFI afin qu'elle poursuive l'exploitation du site de Lachenaie jusqu'en juin 2009.

D'ici là, le gouvernement doit décider quel sort il réserve au dépotoir, dont les projets d'expansion ont été vivement contestés par les écologistes et les résidants des environs au cours des dernières années.