Une équipe de chercheurs autrichiens et canadiens entament jeudi une expédition dans l'Arctique pour enquêter sur la présence de métaux lourds dans les poissons de cette région et son rapport avec le changement climatique, a indiqué mercredi le responsable du service de recherche de l'Académie autrichienne des Sciences (ÖAW) Günter Köck.

Intititulée «High Arctic», le projet s'inscrit dans le programme autrichien «Global Change» lui-même lié au programme international de recherches sur la géosphère et la biosphère en cours depuis 1997. Il s'agit notamment d'étudier les pollutions aux métaux lourds dont sont victimes les poissons salmoniformes des lacs de la région canadienne de l'Arctique.

Selon les responsables du programme les poissons, et en particulier les ombles, s'avèrent être de très bons indicateurs biologique pour les transformations climatiques.

L'expédition va aussi chercher à savoir quels sont les phénomènes qui, outre le réchauffement climatique, sont à l'origine de la forte présence de cadmium et de mercure dans les corps des poissons de cette région, a indiqué le reponsable du projet, Günter Köck, dans un entretien avec l'agence APA.

Selon lui, le phénomène pourrait être lié à des modifications de la chaîne alimentaire dans l'Arctique canadien.

M. Köck a noté que plus la chaîne alimentaire est longue plus les chances de trouver de grosses quantités de mercure sont grandes. Ainsi si les ombles se nourrissent uniquement de plancton, le taux de mercure dans leur organisme sera moindre que s'ils se nourrissent aussi de larves d'insectes voire d'autres poissons morts.

La présence de mercure dans les poissons inquiète particulièrement les chercheurs en raison des risques pour la population inuit de l'Arctique qui se nourrit essentiellement de poissons gras puisque que la plus forte concentration de métaux lourds se trouve généralement dans les graisses de ces poissons.