(Gaspé, Sept-Îles, Saguenay) Au travers d’un dernier blitz électoral pour mettre à l’abri de la Coalition avenir Québec une série de châteaux forts péquistes, Paul St-Pierre Plamondon a livré un dernier plaidoyer pour convaincre les électeurs qui ont apprécié sa campagne d’envoyer des députés indépendantistes à l’Assemblée nationale : la CAQ formera un gouvernement majoritaire et n’a pas besoin de votre appui, mais le mouvement souverainiste, oui.

« La CAQ n’a pas besoin de votre vote, mais l’indépendance et la défense du français et la défense de nos régions, oui », a-t-il lancé devant une centaine de militants réunis à Gaspé.

En matinée, M. St-Pierre Plamondon était à Gaspé pour soutenir la députée sortante et candidate Méganne Perry Mélançon. Il a ensuite survolé Sept-Îles et Saguenay, deux autres régions historiquement indépendantistes. Il souhaite « qu’on ait des oppositions fortes, qu’on ait des voix qui s’expriment, notamment à la défense de nos régions », a-t-il lancé.

Dans un sondage Léger publié dimanche par les médias de Québecor, le PQ semblait plafonner dans les intentions de vote, sous la marque de sa défaite historique de 2018 (17 % et 10 députés). Mais M. St-Pierre Plamondon voit une lueur d’espoir : les Québécois ont aimé sa performance. « Chez les francophones, plus de 40 % des gens pensent que la meilleure campagne, c’est la campagne du Parti québécois », a-t-il dit.

Sur le terrain, par exemple, Méganne Perry Mélançon affirme avoir senti un « effet PSPP » à la suite du premier débat qui a donné un second souffle à sa campagne.

Premier choix

« Quand je dis aux gens “faites du PQ votre premier choix”, c’est tout simplement de dire si vous aimez nos idées, si vous aimez notre campagne, notre façon de faire de la politique, votez en conséquence et votez pour qu’il y ait des oppositions qui sont fortes », a affirmé le chef péquiste.

« Je suis assez optimiste, car tous les indicateurs démontrent une appréciation sentie pour notre campagne et je crois que dans les circonstances, sachant que la CAQ risque très fort d’être le gouvernement, il y a des gens qui vont nous encourager et s’assurer qu’on ait cet espace-là », a dit M. St-Pierre Plamondon.

Rien n’est joué

Il a profité de son passage à Sept-Îles pour lancer le message que rien n’est joué à moins de 48 heures du scrutin. « Plein d’études démontrent qu’à peu près 20 % des électeurs se décident la veille ou dans l’urne », a-t-il affirmé à une trentaine de militants réunis dans un café adjacent au local électoral du parti.

La députée sortante de la circonscription de Duplessis, Lorraine Richard, était sur place pour appuyer la candidate péquiste Marilou Vanier. Elle en a profité pour lancer des flèches à la CAQ, qu’elle accuse d’avoir dépêché des employés du ministre Pierre Fitzgibbon pour soutenir la candidate caquiste. C’était le deuxième passage du chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon à Sept-Îles depuis le début de la campagne, et la première activité militante.

Une vision plutôt qu’un chèque

À Jonquière, dernier arrêt de sa tournée volante, il a lancé une flèche au chef caquiste François Legault, qui a rappelé ses promesses d’aide financière pour les contribuables dans une vidéo diffusée samedi. « Vous ne nous verrez jamais terminer notre campagne en parlant de chèques. Vous allez nous voir, au Parti québécois, conclure une belle campagne en parlant de convictions », a-t-il soutenu lors d’une mêlée de presse en marge d’un rassemblement qui réunissait une centaine de personnes.

« Et quand on a une vision d’avenir, un projet de société, bien on ne parle pas de chèques à la veille du vote, on parle de la vision d’avenir qu’on a », a-t-il tonné. Il a affirmé que tous les jours, des électeurs contactent son équipe pour lui dire « j’ai voté CAQ en 2018 pour sortir les libéraux, j’ai adoré votre campagne, vous avez mon vote ».