(Montréal) Paul St-Pierre Plamondon veut passer du succès d’estime au succès électoral et a lancé un message à ceux qui ont aimé sa campagne électorale : « Jugez-nous au mérite » et « votez » pour le Parti québécois.

« Le destin nous appelle. Vous êtes nombreux. On est de plus en plus nombreux », a-t-il lancé devant une foule de près de 700 militants réunis au théâtre Paradoxe à Montréal.

« Les derniers jours ont été particuliers. On n’a jamais eu autant d’encouragement, plus de vent dans le dos qu’au cours des cinq derniers jours. Les gens ont beaucoup de sympathie et d’intérêt », a-t-il expliqué. Il lui reste maintenant deux jours pour transformer cet intérêt en votes concrets.

Dans son discours, il a mis en évidence la trame de fond de sa campagne : l’indépendance et la langue française. « On n’a jamais connu dans l’histoire du Québec un déclin aussi marqué et rapide du français qu’au cours des quatre dernières années », a-t-il rappelé. Voilà pourquoi le Parti québécois doit être représenté en force à l’Assemblée nationale, a-t-il fait valoir.

Dans Camille-Laurin, il y a toute la symbolique de dire que si c’est à Montréal que se passent les décisions importantes au cours des prochaines années pour l’avenir du français, si vraiment Montréal fait partie du Québec à part entière et que le destin national des Québécois passe par Montréal comme toutes les autres régions, très bien, le chef du Parti québécois va se présenter à Montréal, et va gagner.

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

« Jugez-nous au mérite pour le bien de la démocratie, pour l’avenir de notre démocratie », a lancé le chef péquiste.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Paul St-Pierre Plamondon affirme que le PQ continue toujours de monter dans les intentions de vote, et qu’il pourrait former l’opposition officielle.

La révélation de la campagne, dit Marois

L’ex-première ministre Pauline Marois a chauffé la salle en saluant M. St-Pierre Plamondon, la « révélation de cette campagne électorale ». « Avec cohérence, clarté, il a refusé de baisser les bras, il a lutté jour après jour contre le défaitisme en présentant un projet de société audacieux », a-t-elle affirmé.

Elle a lancé un « appel solennel » aux hommes et aux femmes de sa génération pour qu’ils renouent avec le Parti québécois. « Avec le PQ, dans tous les domaines, nous avons permis au Québec de réaliser des progrès extraordinaires », a-t-elle déclaré. Mais il faut garder la « porte ouverte » pour les plus jeunes. « Jusqu’à lundi soir, il faut continuer de se relever les manches et de convaincre chaque Québécois », a lancé Mme Marois à la foule.

En début de journée, M. St-Pierre Plamondon a lancé un blitz pour rallier les électeurs indécis. De passage pour la première fois à Trois-Rivières depuis le début de la campagne électorale, il a relancé l’opération « Convaincre », imaginée par Jacques Parizeau, comme Jean-François Lisée l’avait fait avant lui en 2018. Il a martelé ce message lors de ses passages dans les circonscriptions de Joliette, de Pointe-aux-Trembles, et celle où il est candidat, Camille-Laurin.

« Si vous avez aimé la campagne du PQ […] allez parler à quelqu’un qui peut-être n’ira pas voter, allez parler à un indécis », a-t-il lancé à ses militants. Il a affirmé que le PQ, qui était en août au plus creux dans les sondages, continue toujours de monter dans les intentions de vote.

Gaspé, Sept-Îles et Jonquière

Ce dimanche, à la veille du scrutin, il s’envolera vers Gaspé, Sept-Îles et Jonquière, trois châteaux forts péquistes qu’il espère conserver. Il a également dû défendre au cours de la journée sa décision de permettre à deux ex-candidats — dans Rousseau et L’Assomption — de continuer de faire campagne malgré des propos antimusulmans publiés en 2015 et 2016.

« Ils m’ont demandé d’être jugés sur l’ensemble, et non pas sur des publications de 2015 seulement, j’ai accepté cette demande. Le leadership, c’est de prendre des décisions difficiles, dans le respect et l’écoute de tout le monde impliqué en essayant de considérer tous les aspects », a-t-il dit.

Il va redonner les sommes versées par le Directeur général des élections « à des œuvres de charité ». Et « si vraiment on est dans le cas précis où [il y a] deux oppositions avec les mêmes nombres de sièges et qu’il faut s’en remettre au scrutin universel pour essayer de départager, c’est simple, on dira à l’Assemblée : ne tenez pas compte des votes issus de ces deux comtés », a-t-il ajouté.