(Montréal et Gatineau) Gabriel Nadeau-Dubois a été plusieurs fois interpellé samedi par des citoyens issus de l’immigration qui ont dénoncé les propos tenus au cours des dernières semaines par la Coalition avenir Québec (CAQ) à leur sujet. En ces tout derniers jours de campagne, le co-porte-parole de Québec solidaire (QS) en a profité pour faire un appel aux électeurs indécis afin qu’ils se rallient à lui pour faire obstacle au parti de François Legault.

Dans les rues du quartier Ahuntsic et en soirée à la TOHU dans Saint-Michel, M. Nadeau-Dubois a multiplié les bains de foule, samedi, alors que le parti de gauche tente de ravir les circonscriptions de Maurice-Richard et de Viau au Parti libéral de Dominique Anglade.

À la Promenade Fleury, un homme d’origine haïtienne a couru pour rejoindre le co-porte-parole de QS afin de dénoncer les propos du ministre sortant de l’Immigration, Jean Boulet, qui avait affirmé à la mi-septembre que 80 % des immigrants « ne travaillent pas ». Le député et candidat caquiste s’est depuis excusé. Il a aussi affirmé que ces propos ne reflétaient pas sa pensée.

« Pourquoi un ministre de l’Immigration va nous dire qu’on ne travaille pas ? C’est inacceptable ! […] Ça fait mal. Ça me fait très, très, très mal. […] C’est blessant. La communauté haïtienne, tout le monde travaille », a dénoncé le citoyen avec émotion lors de sa discussion avec le chef parlementaire solidaire.

Plus tard en soirée, lors d’un évènement à la TOHU, un autre homme a arrêté M. Nadeau-Dubois pour dénoncer à son tour les propos du chef de la CAQ, François Legault, au sujet de l’immigration.

« Il est en train de détruire la cohésion sociale. Ce qu’il est en train de dire chaque jour, à chaque fois, il est en train de craquer notre cohésion. Le Québec, ça doit être à nous tous, ou ça ne sera jamais à personne », a-t-il dit, ajoutant que « le monde est en train de partir en vrille, [mais] nous, on doit préserver notre Québec ».

PHOTO MARTIN ROY, LE DROIT

Pour ses derniers jours de campagne, samedi et dimanche, Gabriel Nadeau-Dubois fait principalement campagne à Montréal, où Québec solidaire tente de ravir plusieurs circonscriptions aux libéraux de Dominique Anglade.

Espoirs d’une percée en Outaouais

Plus tôt en journée samedi, au lendemain d’un rassemblement militant à Gatineau — où Québec solidaire pense pouvoir faire une percée dans la circonscription de Hull —, Gabriel Nadeau-Dubois a fait un appel aux électeurs indécis.

Vous n’avez pas besoin d’être d’accord avec tout ce que dit Québec solidaire, mais lundi, posez-vous la question : qui est la meilleure équipe pour freiner François Legault ?

Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de QS

« Qui est la meilleure équipe pour talonner François Legault sur les enjeux qui sont ses plus grandes faiblesses, le logement et l’environnement ? Je pense que cette équipe-là, les Québécois le reconnaissent, c’est Québec solidaire », a-t-il fait valoir.

M. Nadeau-Dubois était accompagné pour l’occasion de son candidat local, l’économiste Mathieu Perron-Dufour. La circonscription de Hull, qui comprend le centre-ville de Gatineau, est à deux pas de la frontière avec l’Ontario. Elle a élu de façon ininterrompue un député du Parti libéral depuis 1981. Seul le Parti québécois est parvenu à faire une percée lors de son premier mandat, de 1976 à 1981, quand René Lévesque a été élu premier ministre.

« Les chiffres des derniers jours nous le confirment. On est capables ici, lundi prochain, de causer toute une surprise avec le premier député solidaire dans la région de l’Outaouais », a affirmé M. Nadeau-Dubois. Le chef parlementaire solidaire a cité un récent sondage publié dans le journal Le Droit qui indique qu’une course à trois se dessine dans cette circonscription entre la députée libérale sortante Maryse Gaudreault, la candidate caquiste Suzanne Tremblay et le candidat solidaire.

Nadeau-Dubois se dit « parlable »

Aux électeurs qui seraient tentés de voter pour Québec solidaire en raison de son plan de lutte contre les changements climatiques, mais qui s’inquiètent de l’impôt sur les « ultrariches » que le parti promet d’instaurer pour les citoyens qui détiennent plus d’un million d’actifs nets, Gabriel Nadeau-Dubois s’est dit « parlable ».

« On est parlables sur tout. Je suis parlable sur tout », a-t-il dit, soulignant tout de même que l’esprit de sa proposition était que les plus fortunés pouvaient contribuer davantage aux finances publiques, même s’ils sont déjà parmi les plus imposés au pays.

« Je veux envoyer un message […] pour les indécis du Québec. Mon message, c’est : en fin de semaine, parlez de politique en famille. Organisons au Québec une grande [jasette] politique entre les générations », a ajouté M. Nadeau-Dubois.