Le député sortant et candidat caquiste dans Camille-Laurin, Richard Campeau, ne s’est pas formalisé de l’utilisation du mot « suicidaire » par son chef en parlant de l’augmentation des seuils d’immigration. En fait, « les francophones de souche » semblent d’accord avec ça, dit-il.

Bien qu’il n’utiliserait pas « personnellement » le mot « suicidaire » pour parler de la question des seuils d’immigration, le candidat de la Coalition avenir Québec explique que « c’est le sens qui prime ».

« Dans le cas du mot suicidaire, il faut toujours faire attention dans quel contexte ç’a été dit. À très long terme, si on reçoit énormément d’immigrants et qu’on ne les intègre pas, au niveau de la langue, on va avoir un problème », a-t-il expliqué rencontré alors qu’il faisait campagne à l’entrée du centre commercial Place Versailles, dans l’est de Montréal.

Le député sortant a croisé la route de la cheffe libérale Dominique Anglade vendredi qui prenait un bain de foule dans le même secteur.

« Si c’est ça que ça veut dire “suicidaire”, est-ce qu’il y aurait dû prendre un autre mot ou pas, je pense que ça veut juste dire que ça va être difficile [de] conserver notre langue et l’unité, le ciment que ça crée autour de ça », a ajouté M. Campeau, qui a accepté de répondre aux questions des journalistes.

Pour sa part, l’utilisation du mot par le chef caquiste le « dérange plus au moins ». « Pour vous dire très franchement de ce que j’entends aux portes, les gens semblent être d’accord avec ça. Des francophones de souche, vous allez me dire. Je pense que les gens disaient : ben oui, c’est un mot ! », a-t-il poursuivi.

François Legault a affirmé mercredi devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain que « ce serait un peu suicidaire » pour la nation québécoise d’accueillir plus de 50 000 nouveaux arrivants par année. Des propos qu’il a réitérés dans le point de presse suivant l’évènement. Le tollé ne s’est pas fait attendre. Ses adversaires l’ont accusé de tenir des propos « irresponsables », « dommageables » et « dangereux ».

Selon M. Campeau, les questions qu’il reçoit sur le terrain portent davantage sur le fait de bien accueillir les immigrants. « J’ai toujours trouvé ça important d’expliquer c’est quoi accueillir. Accueillir, ce n’est pas seulement la langue française, mais c’est en même temps expliquer aux gens comment on vit ici […] C’est ça, accueillir, montrer aux gens comment on vit, d’une façon harmonieuse, pour permettre de s’intégrer plus facilement », a-t-il déclaré.

Richard Campeau s’est aussi porté à la défense de son collègue Jean Boulet. Il ne comprend pas pourquoi le ministre sortant de l’Immigration a tenu ces propos sur l’immigration. « Jean n’est pas comme ça, j’en suis absolument certain », a-t-il affirmé.

Jean Boulet a affirmé la semaine dernière dans un débat électoral à Trois-Rivières que « 80 % des immigrants s’en vont à Montréal, ne travaillent pas, ne parlent pas français ou n’adhèrent pas aux valeurs de la société québécoise. La clé, c’est la régionalisation et la francisation ». Les déclarations ont refait surface jeudi, Jean Boulet s’est depuis excusé à plusieurs reprises.