Signe que les voyants sont au rouge dans plusieurs châteaux forts libéraux, Dominique Anglade a insisté dimanche sur « le besoin de faire sortir le vote » partout au Québec… À commencer par la forteresse Marguerite-Bourgeoys, où elle fait du pointage dimanche.

C’est la deuxième fois en moins de dix jours que la cheffe libérale s’arrête dans Marguerite-Bourgeoys, un fief rouge depuis sa création en 1965, pour prêter main-forte à sa recrue Fred Beauchemin qui tente de succéder à Hélène David. Dimanche, Dominique Anglade a même fait personnellement quelques appels pour convaincre les électeurs de la circonscription de voter libéral.

« On regarde les chiffres comme vous », a admis Mme Anglade en mêlée de presse. « Ce que je vous dirais, c’est qu’on est confiants, qu’on ne tient rien pour acquis et je le dis à l’équipe. Je sais le travail qui est fait sur le terrain, c’est extraordinaire, donc on devrait avoir de bons résultats », a-t-elle ajouté.

Les libéraux pourraient y récolter 36 % des intentions de vote, selon le site de projections Qc125. Mais la Coalition avenir Québec chauffe les troupes libérales avec 29 %, en date du 24 septembre. En 2018, Hélène David avait été réélue avec une écrasante majorité de 8605 voix (53,4 %) sur la CAQ.

Plusieurs châteaux forts libéraux sont menacés sur l’île de Montréal, à commencer par Saint-Henri–Sainte-Anne, où Dominique Anglade veut se faire réélire. Les voyants sont au rouge dans des circonscriptions comme Maurice-Richard, Verdun et Anjou–Louis-Riel.

J’envoie un message pour le vote par anticipation partout, on a besoin de faire sortir le vote. Peu importe où l’on est sur le territoire québécois.

Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec

La cheffe libérale rentre d’une visite en Outaouais, où les députés sortants André Fortin et Maryse Gaudreault défendent leurs fiefs. Depuis le premier débat des chefs, le 15 septembre, la caravane du PLQ a passé la grande majorité de son temps à rouler dans le Grand Montréal. Ce sera aussi le cas pour la semaine à venir, mais des arrêts à Québec et en Estrie sont à l’horaire.

Dominique Anglade refuse de voir sa stratégie à la défensive. « Je fais campagne partout », a-t-elle dit. « On était à Québec, on est allés en Mauricie, dans Chaudière-Appalaches, en Estrie, en Outaouais… On n’a pas fini de parcourir les régions également. Laval, Laurentides, Montérégie… », a-t-elle énuméré alors qu’il reste une semaine de campagne. Un arrêt pourrait aussi être organisé aux Îles-de-la-Madeleine dans la foulée de Fiona.

Stratégie électorale « différente »

Le candidat Fred Beauchemin, qui en est à sa première élection, estime avoir modifié la stratégie électorale dans Marguerite-Bourgeoys en misant davantage sur le porte-à-porte. « On a travaillé très fort justement pour aller à la rencontre des citoyens. Pour nous, on fait ce qu’il faut pour amener une campagne nouvelle, une campagne qui n’a peut-être pas été le style de campagne des élections précédentes », a-t-il expliqué.

Pour nous, faire du terrain, faire du porte-à-porte dans des comtés qui étaient anciennement considérés comme sécures, je trouve que ça va de soi.

Fred Beauchemin, candidat libéral dans Marguerite-Bourgeoys

Cet ex-directeur général et chef des marchés des capitaux à la Banque Scotia indique que par le passé, l’organisation misait peut-être davantage sur le pointage. Lorsqu’il est sur le terrain, M. Beauchemin admet qu’on lui « parle majoritairement de la CAQ et du Parti conservateur ». Dans Marguerite-Bourgeoys, la candidate caquiste Vicky Michaud était sur les rangs en 2018.

Les conservateurs d’Éric Duhaime courtisent de leur côté le vote anglophone.