(Montréal) Gabriel Nadeau-Dubois monte le ton et attaque de plein fouet son adversaire caquiste, François Legault. Selon lui, le premier ministre sortant est « indigne » de sa fonction et désinforme les Québécois sur le plan de Québec solidaire (QS) en environnement. « Je n’ai pas l’intention de me laisser faire », a-t-il prévenu vendredi.

Au lendemain du dernier débat des chefs de la campagne électorale, le co-porte-parole de QS a lancé plusieurs flèches envers le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ). M. Nadeau-Dubois affirme que les derniers jours dans sa caravane seront en mode « conquête » de circonscriptions que son parti souhaite ravir le 3 octobre prochain. « Je n’ai pas l’intention de laisser François Legault bousiller le potentiel du Québec en matière de lutte contre les changements climatiques », a-t-il dit.

« François Legault a fait la démonstration qu’il aurait été un excellent premier ministre, disons un premier ministre correct, en 1992. Quand la lutte contre les changements climatiques, ce n’était pas, disons, la plus grande priorité pour toute une génération », a ajouté M. Nadeau-Dubois en marge d’une allocution au congrès de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), à Montréal.

« La question de l’urne, le 3 octobre prochain, ce n’est pas qu’est-ce qui est mieux pour nous autres. C’est qu’est-ce qui est mieux pour nos enfants et nos petits-enfants. Est-ce qu’on fait confiance à François Legault pour s’occuper de l’avenir de notre environnement ? Je pense que la réponse à cette question, c’est non », a-t-il déclaré.

Requalifier les travailleurs

Le chef parlementaire de Québec solidaire a également accusé François Legault de mentir quand ce dernier affirme que le parti de gauche fermera des entreprises avec son plan de transition écologique.

Il n’est pas question de fermer la moindre entreprise. Ce que François Legault fait, c’est de raconter des histoires de peur. François Legault, c’est monsieur impossible, c’est monsieur on n’est pas capable.

Gabriel Nadeau-Dubois, chef de Québec solidaire

« Au lieu d’encourager les Québécois, au lieu de les mobiliser pour qu’on fasse une vraie transition verte, il passe sa campagne électorale à chialer contre Québec solidaire et à désinformer les Québécois », a-t-il dit.

M. Nadeau-Dubois affirme tout de même que certains secteurs économiques, comme les raffineries ou la pétrochimie, entre autres, verront la demande décroître. Il promet d’aider ces travailleurs à se requalifier dans des secteurs d’avenir. D’autres secteurs polluants, comme les cimenteries, par exemple, auront aussi des solutions technologiques innovantes dans les prochaines années pour diminuer leur bilan en matière d’émissions de gaz à effet de serre, a dit M. Nadeau-Dubois.

« J’ai déjà entendu François Legault dire [qu’il espère] qu’on ne se souviendra pas de [lui] comme du premier ministre de la pandémie. Je veux le rassurer : si je me fie à son bilan, l’histoire […] va retenir le nom de François Legault comme du premier ministre qui nous a fait foncer dans le mur climatique », a-t-il dénoncé.

Le PQ et QS, des alliés qui s’ignorent ?

Gabriel Nadeau-Dubois a aussi affirmé que les nombreux moments où le chef du Parti québécois Paul St-Pierre Plamondon et lui-même étaient d’accord jeudi au débat des chefs ne font pas des deux partis des alliés naturels. Même si Québec solidaire et le Parti québécois sont deux formations politiques souverainistes, M. Nadeau-Dubois a attaqué le chef péquiste en affirmant qu’il ne représentait plus les intérêts des régions.

Le Parti québécois a déjà été le parti des régions. De toute évidence, il ne l’est plus parce que quand moi je vais sur le terrain, ce que j’entends des travailleurs, des entreprises, de tout le monde et même dans les services publics, c’est qu’ils ont besoin de renforts pour combler la pénurie de main-d’œuvre.

Gabriel Nadeau-Dubois, chef de Québec solidaire

M. Nadeau-Dubois affirme qu’un seuil d’immigration à 35 000, comme le propose le PQ, aggraverait la pénurie de main-d’œuvre. QS propose d’augmenter ce seuil entre 60 000 et 80 000.

Au congrès de la FQM, le chef parlementaire de QS a promis aux municipalités un transfert de 45 millions de dollars par année aux municipalités pour qu’elles fassent des projets d’adaptation aux changements climatiques.