(Tadoussac) Le Parti québécois (PQ) veut lancer un grand chantier pour lutter contre l’analphabétisme au Québec, et propose de verser une compensation financière aux personnes qui souhaitent apprendre à lire et à écrire.

« C’est une mesure d’amour pour la langue française, mais chaque fois qu’un gouvernement investit dans l’éducation, dans tous les groupes d’âge, l’intégration au marché du travail, la capacité à bien gagner sa vie s’en trouve augmentée chez les gens qui auront suivi ce parcours », a affirmé le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, lors d’un point de presse à Tadoussac.

Le PQ veut réduire de moitié le taux d’analphabétisme au Québec d’ici 2030, de 19 % à 10 %, soit plus de 800 000 personnes. Il propose d’offrir « une compensation financière aux personnes qui s’engagent dans un processus d’alphabétisation, afin qu’elles ne soient pas pénalisées par leur décision ». Il veut mettre sur la table, d’ici quatre ans, la somme de 100 millions pour « rapprocher les ressources des citoyens qui en ont besoin, entre autres dans les écoles primaires et secondaires, et dans les centres de formation des adultes ».

Le parti indépendantiste veut également augmenter de 460 millions par année les budgets des organismes qui œuvrent en alphabétisation des adultes, et propose d’accroître les ressources professionnelles dans les écoles primaires et secondaires, ainsi que dans les centres de formation pour adultes.

Correction plus sévère à l’école

« Nous accorderons une importance accrue à la qualité de la langue dans tous les travaux scolaires, en réservant une part obligatoire de la note finale à l’orthographe et à la qualité de la langue écrite. Nous créerons un nouveau crédit d’impôt pour des cours de perfectionnement de l’usage de la langue française, tant à l’écrit qu’en lecture ou pour améliorer les aptitudes de communication », affirme-t-on.

M. St-Pierre Plamondon souhaite que les gens se sentent « confortables de retourner sur les bancs d’école pour en finir avec l’analphabétisme » et estime qu’avec sa proposition, ce sera « financièrement beaucoup plus intéressant de le faire ».

Le PQ rappelle que 19 % des Québécois de 16 à 65 ans sont analphabètes et que 34,3 % éprouvent de grandes difficultés de lecture. « En outre, la pandémie a fait chuter de 70 % en un an le nombre d’inscriptions en alphabétisation, ce qui conduit malheureusement à une baisse du financement des ressources en ce domaine », déplore-t-on.