Le recours au système privé dans le réseau de la santé divise les principaux politiques, au grand désarroi de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ).

Lors d’un débat sur le thème de la santé organisé par la FIQ et la FIQP lundi après-midi, le ministre sortant de la Santé, Christian Dubé, s’est dit ouvert à utiliser le privé comme solution pour améliorer la première ligne.

Le Parti conservateur du Québec est allé encore plus loin. « On propose une libéralisation du réseau de la santé, donc on propose de rendre accessible le système privé avec la carte d’assurance maladie si les délais sont déraisonnables ou si les coûts sont moins chers dans le privé », a déclaré le candidat conservateur, Karim Elayoubi.

Une mesure « inconcevable » pour la présidente de la FIQ, Julie Bouchard. « Prenons ces montants-là et faisons en sorte que nous puissions les investir dans le réseau public pour avoir un seul employeur avec un ensemble de meilleures conditions et surtout être capables d’offrir de meilleurs services », a-t-elle déclaré en conférence de presse à la suite du débat.

Pour la FIQ, le prochain gouvernement devra d’abord miser sur ses propres services publics au lieu d’appeler au secteur privé. Québec solidaire est du même avis. « C’est une hérésie de passer par le privé si on n’a pas donné tout ce qu’il fallait dans le système public pour que ça fonctionne », a déclaré la candidate solidaire, Isabelle Leblanc.

Le Parti québécois veut également miser sur le système public. « On n’y arrivera pas si on combine le réseau public et privé. On ne pourra pas accoter les conditions de travail du privé si on reste comme ça », a indiqué la péquiste Sylvie Tanguay.

Les partis unanimes

Pour améliorer le réseau de la santé, les cinq partis principaux étaient toutefois unanimes : il faut mettre fin au temps supplémentaire obligatoire (TSO) et adopter un ratio professionnel-patient.

« S’il y a une mesure phare que je veux éliminer, c’est le TSO », a déclaré M. Dubé. Mais on ne peut pas l’éliminer avec une baguette magique, précise-t-il. « C’est pour ça qu’on a fait un plan très clair, avec une dizaine de gestes concrets, qui vont nous permettre d’enlever le TSO », a-t-il précisé.

Byanca Jeune, candidate pour le Parti libéral du Québec seconde. « Ça ne se fait pas du jour au lendemain », a-t-elle déclaré. Pour éliminer le TSO, elle souhaite améliorer les conditions de travail et la gestion des horaires, implanter des garderies en milieu de travail, accélérer la reconnaissance des diplômes chez les nouveaux arrivants, recruter du personnel dans les autres provinces canadiennes et augmenter l’admission dans les cégeps et les universités.