(Québec) Québec solidaire (QS) propose d’adopter une loi contre le gaspillage alimentaire qui interdirait aux grandes entreprises de l’alimentation et de la restauration de jeter des aliments invendus afin de réduire de 50 % le gaspillage alimentaire d’ici 2030. Gabriel Nadeau-Dubois qualifie son approche de « pragmatique », un mot qui n’est pas sans rappeler François Legault, qui se qualifie fréquemment ainsi.

En novembre 2020, la députée solidaire sortante dans la circonscription de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien, avait déposé un projet de loi à l’Assemblée nationale pour atteindre cette cible d’ici 2025. La promesse faite lundi par le chef parlementaire du parti, M. Nadeau-Dubois, reprend essentiellement le contenu du projet de loi, mais repousse l’échéancier de cinq ans.

Le parti de gauche promet, s’il forme le prochain gouvernement, que sa loi viserait uniquement les grandes entreprises de l’industrie alimentaire. « [Ces organisations] vont devoir conclure des ententes pour transférer leurs invendus alimentaires à des organismes qui en feront la redistribution ou à des entreprises de revalorisation », a-t-on annoncé.

« Nous allons adopter une attitude responsable et pragmatique : on va leur donner deux ans pour se conformer. Je vais être très clair : le petit resto du coin, l’épicerie indépendante ou le casse-croûte du village ne seront pas touchés par notre mesure », a précisé le chef solidaire.

Les entreprises qui seraient touchées par la loi proposée par Québec solidaire seraient les supermarchés, les chaînes de restaurant, d’hôtellerie ou les grands transformateurs et distributeurs, ayant atteint un chiffre d’affaires de 100 millions de dollars. S’ils ne se conformaient pas à la nouvelle loi, advenant son adoption, ils risqueraient une amende pouvant aller jusqu’à 0,1 % de leur chiffre d’affaires.

La guerre au pragmatisme

QS propose aussi de mettre en place un programme de soutien aux organismes, qui seront partenaires de l’industrie, avec une somme de 12,5 millions par année pour chaque année d’un potentiel mandat. Contrairement au chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, qui qualifie fréquemment son adversaire solidaire d’idéologue, Gabriel Nadeau-Dubois répond que son annonce du jour est pragmatique.

« Ça veut dire s’assurer de prendre les moyens d’atteindre nos objectifs », affirme M. Nadeau-Dubois. Selon lui, le pragmatisme de M. Legault est utilisé « pour justifier sa démission. Pour lui, être pragmatique, ça veut dire qu’on en fait déjà assez », a-t-il dit.

Une étude réalisée pour Recyc-Québec indique que 72 % des aliments comestibles perdus ou gaspillés à travers le système bioalimentaire proviennent des secteurs de la production, de la transformation et de la fabrication, de la distribution, de l’hôtellerie, de la restauration et des institutions, ainsi que des commerces de détail.