En pleine campagne électorale, le Barreau du Québec exhorte les partis politiques « à faire de la justice une véritable priorité sociétale » et réclame que le budget qui y est alloué soit doublé.

« Les citoyens du Québec méritent tous, sans exception, d’avoir accès à la justice lorsqu’ils en ont besoin », a déclaré par voie de communiqué MCatherine Claveau, bâtonnière du Québec.

Le Barreau demande que le budget alloué à la justice passe de 1,1 % du budget total du Québec à 2,2 %. Les sommes permettraient de mettre en œuvre un plan d’action.

Les objectifs ? Moderniser la justice et la rendre plus accessible. « Notre système de justice a atteint ses limites et présente des risques alarmants de dérapage ou de rupture de services », insiste la bâtonnière Claveau.

Le Barreau rappelle qu’en mai dernier, un juge a été forcé de s’excuser auprès d’une aînée de 87 ans victime d’un violent vol qualifié, après avoir été obligé de reporter le procès de l’accusé en raison du manque de greffières. Par ailleurs, un citoyen a dû attendre plus de trois ans avant de pouvoir se présenter aux petites créances pour une histoire de facture non payée.

« La négligence vis-à-vis la justice au fil du temps et les effets sous-estimés d’une telle négligence envers le respect des droits des citoyens ont poussé le système judiciaire au bout du rouleau. Il faut réagir et repositionner la justice sans délai », a déclaré MClaveau.

Des actions prioritaires

Le Barreau demande que certaines actions soient priorisées par le gouvernement. Il propose notamment que les honoraires des avocats et les frais judiciaires soient déductibles d’impôt. « Ces déductions permettraient, surtout aux citoyens de la classe moyenne, d’avoir recours aux services d’un avocat afin de faire valoir efficacement leurs droits », indique l’Ordre.

Le Barreau demande également un investissement majeur pour permettre aux communautés autochtones d’être plus autonomes en matière de justice. Il réclame également la transformation numérique complète du système de justice.

« La justice est un service essentiel au bon fonctionnement d’une société démocratique et doit être traitée comme telle par nos dirigeants politiques », a conclu la bâtonnière Claveau.