(Québec) Le Parti libéral du Québec (PLQ) a dû déposer un nouveau cadre financier mercredi après des révélations de La Presse sur un trou de plusieurs milliards de dollars. Le parti reconnaît son erreur mais assure qu’il maintient tous ses engagements électoraux.

« Le calcul de la dette est complexe et probablement que ç’a été fait un peu trop vite. Je le concède. Mais nous ne sommes pas les seuls à faire des ajustements », a indiqué à Québec le responsable du cadre financier au PLQ, Carlos Leitão.

La correction apportée par les libéraux s’élève finalement à 16,3 milliards de dollars, une somme qui vient alourdir d’autant la dette estimée du Québec en 2027.

Le PLQ a dû modifier ses chiffres après la publication d’une chronique de Francis Vailles publiée mercredi matin. Le Parti a sous-estimé de 12 milliards la dette brute du Québec à l’issue d’un mandat libéral. Le parti a aussi décidé d’ajouter à son cadre financier, comme le soulignait le chroniqueur, des dépenses liées à la COVID-19 de 2,8 milliards.

L’ancien cadre financier libéral, présenté au début de la campagne, estimait la dette à 240,6 milliards à l’issue d’un mandat. Le nouveau cadre la chiffre désormais à 256,9 milliards.

Le grand argentier libéral s’est défendu en notant qu’ils avaient mis leurs efforts « sur le calcul des engagements ». « On s’est assurés de calculer le coût de nos mesures comme il faut », dit-il. Au moment de calculer la dette, « probablement qu’on a été trop vite », a-t-il ajouté.

Ma crédibilité serait en jeu si j’avais ignoré les journalistes, si j’avais dit “mais non” en parlant à Francis Vailles de La Presse. Je ne me cache pas. Ces choses-là arrivent. Je n’ai pas 35 fonctionnaires pour m’aider à faire ça, nous sommes deux personnes.

Carlos Leitão, président de campagne du Parti libéral du Québec et ancien ministre des Finances

Cette erreur de bonne foi ne change strictement rien aux engagements libéraux, a martelé M. Leitão. Les dépenses sont maintenues, tout comme les promesses. Le Parti libéral promet notamment, pour lutter contre l’inflation, de remettre 5000 $ dans les poches des familles avec son plan « portefeuille ».

Le député sortant Marc Tanguay a quant à lui accusé les autres partis d’avoir aussi modifié leurs cadres financiers.

« Le 10 août dernier, le ministre des Finances, Eric Girard, qui a lui aussi, semble-t-il, une réputation de crédibilité, a dit qu’il avait, dans son dernier budget de mars dernier, sous-évalué de plusieurs milliards l’inflation. Donc on voit qu’on n’a pas le monopole des correctifs à apporter aux cadres financiers. »

Carlos Leitão insiste : malgré les modifications de quelque 16 milliards, le cadre financier libéral reste responsable.

« Malgré ces ajustements, le ratio dette/PIB diminue de 2022 à 2027. Les déficits que nous projetons sont somme toute modeste de l’ordre de 1 % du PIB, insiste-t-il. Tout ça, nous allons continuer de faire les versements intégraux au fonds des générations. Nous ne touchons pas ça, contrairement à d’autres partis politiques. »