François Legault ferme la porte à la demande de la mairesse de Montréal et des maires des grandes villes, qui réclament au prochain gouvernement du Québec un « pacte vert » afin de combler des besoins évalués à 2 milliards pour l’adaptation aux changements climatiques.

Valérie Plante, Bruno Marchand, Catherine Fournier et Stéphane Boyer, de Montréal, Québec, Longueuil et Laval, étaient réunis avec d’autres élus pour lancer un appel à tous les partis politiques. « On propose un partenariat fort », a fait valoir Mme Plante. « On veut arrêter de pelleter par en avant. Ce qui nous manque, c’est ce partenariat-là. »

La mairesse voudrait que les villes obtiennent des fonds afin d’effectuer des projets pour se préparer aux désastres naturels liés aux changements climatiques, plutôt que de toujours y réagir en catastrophe.

« Quand on agit dans l’urgence, ça coûte toujours plus cher, a dit Mme Plante. Ça peut coûter jusqu’à 10 fois plus cher. En termes de bonne gestion des fonds publics, il faut y penser. »

Legault dit non

Quelques heures après cette sortie, lundi, la mairesse de Montréal a rencontré le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, à l’hôtel de ville. En conférence de presse, le premier ministre sortant a rapidement fermé la porte à la demande des grandes villes, citant la « capacité de payer des Québécois », alors qu’il s’efforce déjà à réduire le fardeau fiscal en cette période d’inflation.

« On a déjà un plan pour une économie verte de 7 milliards où les propositions des municipalités [et] des grandes villes vont être bien accueillies, en autant qu’elles offrent au coût proposé un bon rendement sur la réduction des GES », a dit le chef caquiste. Les autres demandes seront analysées au « cas par cas », a-t-il dit.

Les grandes villes ont commandé une étude au groupe scientifique Ouranos et à WSP afin de chiffrer leurs besoins. Résultat : une estimation de 2 milliards par année d’ici 2055.

« La fenêtre d’opportunité pour limiter les dégâts est très courte », a dit le maire de Varennes, Martin Damphousse, en présentant les résultats de l’étude.

« Les impacts sur les infrastructures municipales sont déjà importants et vont s’accroître dramatiquement au cours des prochaines années », concluent Ouranos et WSP. « Précipitations, inondations, chaleurs extrêmes et cycles de gel-dégel plus intenses, les municipalités subissent directement les conséquences des changements climatiques et doivent en assumer les coûts. »

Le maire de Québec, Bruno Marchand, a comparé les changements climatiques à une tempête qui s’approche dangereusement des villes québécoises. Et « elle a des effets déjà très coûteux dans nos villes », a-t-il dit.

Legault veut plus de policiers 

M. Legault a également commenté la violence armée à Montréal, alors que dans la nuit de lundi à mardi, quatre fusillades ont fait trois blessés dans la métropole, notamment sur le terrain d’une école primaire et en plein cœur du Quartier latin, un quadrilatère achalandé du centre-ville où se trouvent des établissements d’enseignements supérieurs.

« C’est effectivement à prendre au sérieux. On prend ça au sérieux et on travaille. Valérie Plante travaille avec le SPVM pour ajouter des policiers en particulier dans les quartiers où c’est entre guillemets plus chaud », a dit le chef de la CAQ.

« On a donné de l’argent pour en avoir plus, donc je m’attends à en avoir plus. […] Je voudrais qu’ils soient là le plus vite possible », a-t-il ajouté.