(Drummondville) Contrairement à la dernière élection fédérale, où il s’est dit favorable à la formation d’un gouvernement conservateur minoritaire à Ottawa, François Legault n’entend pas danser le tango avec le nouveau chef élu du parti, Pierre Polievre, pour l’aider dans sa bataille politique contre le premier ministre libéral Justin Trudeau.
« Je ne le connais pas », a rapidement dit M. Legault dimanche, précisant qu’il ne lui avait pas parlé samedi, lors de son élection comme chef conservateur, et qu’il ne connaissait pas son programme.
En pleine campagne électorale au Québec, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) prend donc un pas de recul face au Parti conservateur du Canada (PCC). En septembre 2021, lors de la dernière élection fédérale, M. Legault affirmait que « les Québécois qui sont nationalistes, qui tiennent à ce que la nation québécoise ait plus de pouvoirs, doivent se méfier de trois partis : le Parti libéral, le NPD et le Parti vert ». Il disait à l’époque que l’ancien chef conservateur Erin O’Toole avait une bonne approche pour le Québec.
Lors de son élection samedi comme chef conservateur, M. Poilievre a vanté le Québec qui « tient tête au wokisme ». François Legault ne voit pas cette déclaration comme un appel du pied pour attirer sa sympathie. En septembre dernier, le premier ministre sortant avait traité son adversaire de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois de « woke ». Ce dernier avait répliqué que M. Legault se comportait en « monarque » qui expulsait du Québec ceux qui ne pensent pas comme lui.
Le chef caquiste n’entend plus utiliser ce mot à l’avenir, devenu chargé dans le débat politique au Québec comme ailleurs. « Vous vous rappelez à quel moment j’ai utilisé le mot “woke” avec M. Nadeau-Dubois, qui m’avait qualifié d’un autre nom. Si c’était à refaire, je ne le referais pas. Je n’ai pas l’intention de poursuivre sur la définition et la place du wokisme », a-t-il dit dimanche.
« Dans le feu de l’action, ça m’arrive d’être impulsif. Je n’aurais pas dû faire ça », a-t-il conclu.