En pleine campagne électorale, les organisations syndicales rejettent la baisse des impôts comme étant une solution à l’inflation. En revanche, elles demandent de financer les services publics et de hausser le salaire minimum.

Les grandes centrales syndicales ont convoqué les médias vendredi matin pour annoncer les principaux enjeux des travailleurs du Québec.

Elles demandent une vision à long terme pour le Québec, des réinvestissements dans les services publics et des mesures durables pour assurer le pouvoir d’achat des citoyens. « On veut une société plus juste, plus équitable et plus verte », affirme Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec.

La baisse des impôts promise en ce début de campagne électorale représente une « promesse irresponsable », une « solution facile » et une « fausse bonne idée » alors que les services publics ont besoin de soutien plus que jamais, souligne Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

La baisse des impôts est une « fausse bonne idée », selon Caroline Senneville.

Réduire les impôts, « c’est se donner moins de moyens comme société », affirme-t-elle. « Est-ce qu’on se souvient qu’il y a quelques mois, on avait l’armée dans nos CHSLD ? »

« Il faut parler du monde » et proposer des solutions « pour les gens », insiste Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec. Les services publics ont été en première ligne au cours de la pandémie et les politiciens semblent l’avoir oublié, estime-t-il.

Un salaire minimum viable

Les organisations syndicales demandent également une hausse du salaire minimum à 18 $ de l’heure. Ce chiffre pourrait même être revisité en fonction de l’inflation, ajoutent les leaders syndicaux. « Personne ne peut vivre dignement avec un salaire minimum de 14,25 $ l’heure », mentionne Daniel Boyer.

D’ailleurs, on remarque que beaucoup des travailleurs sur la ligne de front au cours de la pandémie étaient au salaire minimum, renchérit Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques. Selon lui, il faut voir plus loin : le modèle économique actuel perpétue la pauvreté au Québec.

Il faut prendre soin du monde qui prend soin du monde.

Caroline Senneville

Une nouvelle politique industrielle devrait prendre en compte la transition énergétique, la pénurie de main-d’œuvre, l’immigration et la chaîne d’approvisionnement, énumère Luc Vachon.

Il faut également revoir la loi sur l’équité salariale, renchérit Éric Gingras. Selon la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), un écart de 10 % entre les salaires des hommes et des femmes est encore observé.

Les leaders syndicaux disent avoir la mission d’intervenir dans le débat public pour exposer les préoccupations des travailleurs en vue de défendre la justice sociale. Ils invitent les électeurs à bien s’informer au cours de la campagne électorale pour prendre une décision éclairée le 3 octobre.

Ces organisations syndicales représentent plus d’un million des travailleurs québécois, tant dans les secteurs privés que publics. Les centrales syndicales ont annoncé avoir invité les partis politiques à se prononcer le 7 septembre sur les enjeux qu’elles revendiquent.

Abonnez-vous à notre infolettre Le bulletin électoral