Paul St-Pierre Plamondon se porte à la défense d’un ex-militant de Québec solidaire, qui aurait été exclu de la formation pour avoir partagé une chronique de Richard Martineau et qualifié les « wokes » de « pseudos vertueux ayant la révélation divine » sur Twitter, et le recrute comme bénévole.

« Lire une chronique de Richard Martineau ou de Mathieu Bock-Côté, ça comporte son lot de danger, il y a des idées, on peut même retrouver des débats de société, même dans les chroniques de Richard Martineau, on peut retrouver des blagues, qui sait ? », a lancé le chef du Parti québécois avec sarcasme. Paul St-Pierre Plamondon avait convoqué les médias pour présenter son nouveau bénévole dans Camille-Laurin.

Il s’agit de Raphaël Fiévez qui voulait se porter candidat de Québec solidaire dans L’Assomption. Le Journal de Montréal avait rapporté à la fin du mois d’août que la candidature de M. Fiévez n’aurait pas été retenue parce que ce dernier avait notamment partagé une chronique Richard Martineau intitulée « Comment combattre le racisme des antiracistes », qui traitait entre autres d’un essai de Mathieu Bock-Côté.

Dans sa publication datant de 2021, M. Fiévez écrit : « Intéressant article qui met en garde contre ce mouvement grandissant dans divers milieux. Des pseudos vertueux ayant la révélation divine ».

De dire qu’un « article est intéressant, pour nous, au Parti québécois, c’est un comportement démocratique », a défendu M. St-Pierre Plamondon sans faire allusion aux propos du reste de la déclaration. Plus tard, lors d’un arrêt à Saint-Jérôme, il a déclaré qu’il n’avait pas à endosser les propos du bénévole. « Je n’ai pas à le faire, ce que je défends, c’est l’espace de partage », a-t-il précisé.

M. Fiévez accompagnait le chef péquiste lors de sa mêlée de presse. Il aurait rejoint M. St-Pierre Plamondon sur Twitter pour lui dire, après son expérience avec Québec solidaire, qu’il voulait s’impliquer avec le PQ.

Rien à voir avec les chroniques

Le chef parlementaire de Québec solidaire a répliqué que la candidature de M. Fiévez n’a pas été retenue parce qu’il ne partageait pas les mêmes valeurs que Québec solidaire. « Le fait de partager un article d’un chroniqueur en particulier ce n’est pas une raison raisonnable et sérieuse d’exclure un candidat », a-t-il rétorqué lors d’une mêlée de presse à Rivière-du-Loup.

Partager des articles, lire des articles, ce n’est pas un enjeu. On peut partager toutes sortes de choses et être candidat de Québec solidaire.

Gabriel Nadeau-Dubois

« Toutes sortes de choses sont vérifiées, et on s’est rendu compte qu’on ne partageait pas la même vision des choses », a dit le chef parlementaire. Il ne partageait pas les mêmes valeurs que le parti, notamment sur l’identité de genre, a reconnu M. Nadeau-Dubois. M. Fiévez avait également publié sur un blogue, un billet dans lequel il critiquait que « des militants “wokes” voulaient faire interdire des mots comme “femme”, “homme”, “fille”, “garçon” ou encore “père” et “mère” ».

Québec solidaire affirme que M. Fiévez n’était pas officiellement candidat du parti, même si son identité a pu se retrouver sur le site web de QS. Il n’avait pas reçu la lettre qui officialise ce statut.

Gabriel Nadeau-Dubois affirme qu’il ne veut pas se laisser « distraire » par « des attaques sur des enjeux secondaires comme celui-là ». Mais Paul St-Pierre Plamondon y voit quelque chose de plus profond.

Le sujet, c’est que la tendance qui n’est pas propre à un parti, mais qui s’exprime en Occident, c’est que dépendamment du nom de la personne qui écrit la chronique, on va s’empêcher de la lire parce que c’est cette personne-là.

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

Il va plus loin dans son analyse : « C’est la personnalisation de gens qui sont condamnés illisibles, impartageables sans donner le mérite à chaque chronique sur le fond et sans qu’il y ait de débat sur le fond de la chronique », a-t-il avancé.

Selon l’ex-solidaire, la formation de gauche lui aurait demandé de faire acte de « repentance » pour ces publications « s’il voulait être candidat pour 2026 », ce que réfute Québec solidaire.

Paul St-Pierre Plamondon, qui encore hier critiquait une caricature sur René Lévesque, assure qu’il ne montrerait pas la porte à un candidat péquiste qui partagerait des contenus qui ne seraient pas en ligne avec les idéologies du Parti québécois.

« On peut avoir un désaccord idéologique, mais le simple fait de partager une chronique, si ça devient un critère pour imposer un conformisme idéologique, là on est rendu à un degré où il faut se poser des questions », a-t-il affirmé.

Toujours sur Twitter, M. Fiévez a aussi critiqué les « wokes » lors de la nomination de Benoit Charrette comme ministre responsable de la Lutte contre le racisme. « Quelque chose me dit que les “wokes” vont critiquer cette nomination. Après tout, ce futur ministre est un homme blanc… privilégié… proche de la cinquantaine… toutes les tares pour un individu aujourd’hui », avait-il gazouillé en février 2021.