(Longueuil) Québec solidaire veut créer un Fonds anti-spéculation de 1 milliard pour remettre en état 10 000 maisons et condos, qui seraient revendus à un prix abordable, en moyenne 25 % moins cher, aux citoyens.

Le parti s’engage à livre « 10 000 propriétés abordables partout au Québec, 25 % moins chères, sans risques et sans surenchère, dans un premier mandat ». QS s’inspire ouvertement du modèle de fiducie foncière communautaire « apparu aux États-Unis dans les années 1970 ».

« La spéculation menace de priver toute une génération de l’accès à la propriété. Aujourd’hui, je veux m’adresser à cette génération. Pour régler la crise du logement, il va falloir plus de logements. Des logements sociaux, bien sûr. Mais pas juste ça. Il va falloir des maisons abordables pour la classe moyenne », a expliqué le chef parlementaire de Québec solidaire en point de presse dans le Vieux-Longueuil.

Gabriel Nadeau-Dubois propose une sorte de « flip inversé ». Avec le soutien du « Fonds anti-spéculation », administré par la Société d’habitation du Québec, des organismes locaux achètent de vieilles maisons, de vieux condos, et les retapent. Mais au lieu de les revendre à profit, ces maisons seront cédées à 25 % sous la valeur marchande à de nouveaux acheteurs. En contrepartie, la SHQ resterait propriétaire des terrains.

Maisons privées, terrains publics

« En séparant les maisons des terrains, votre maison vous coûte à peu près 25 % moins cher. Le terrain est public, la maison est privée. Et il y a un organisme local de votre région qui gère tout ça », a dit M. Nadeau-Dubois. Le propriétaire privé de la maison devra toutefois payer un « loyer modique » pour le terrain, pour permettre aux organismes fiduciaires de s’acquitter d’une partie des taxes foncières et scolaires.

Les conditions de reventes sont « fixées d’avance, avec un bénéfice raisonnable », a précisé M. Nadeau-Dubois. Québec solidaire fait de la crise du coût de la vie l’un des piliers de sa campagne. Il estime qu’un « fossé générationnel » se creuse entre les jeunes adultes qui ne sont pas propriétaires, et les autres générations qui ont profité de l’embellie immobilière des dernières années.

Cette mesure, qui s’ajoute à la promesse de construire 50 000 logements sociaux, permettra de freiner la spéculation, croit M. Nadeau-Dubois. Mais une question se pose toutefois : lorsque des maisons seront mises en vente à 25 % sous le prix de la valeur marchande, sans surenchère, il faut s’attendre à des offres multiples. Comment les acheteurs seront-ils choisis, au hasard ?

M. Nadeau-Dubois rétorque que « si le modèle est populaire, tant mieux, ça veut dire qu’on répond à un besoin ». Un premier critère sera obligatoire : la priorité sera accordée aux premiers acheteurs. Ensuite, ce sont les organismes locaux qui pourront fixer des critères additionnels. « Ce ne sont pas des fonctionnaires au Complexe G qui vont décider qui achète les maisons », a-t-il lancé.

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