(Sainte-Anne-de-la-Pérade) Le chef du Parti conservateur du Québec promet de permettre la vente d’alcools locaux dans d’autres commerces, comme les boulangeries, les charcuteries et les dépanneurs, pour stimuler le développement des régions. S’il compte mettre fin au monopole de la Société des alcools du Québec, il ne s’en prendrait pas toutefois à celui de la Société québécoise du cannabis.

« Ça ne fait pas partie de nos discussions, a-t-il répondu à la question de La Presse. Il n’y a rien eu d’adopté à cet égard-là. »

Les conservateurs se concentreraient donc sur l’abolition du monopole de la SAQ dans un premier mandat. Éric Duhaime a fait son annonce samedi au vignoble de petits fruits les Boissons du Roy à Sainte-Anne-de-la-Pérade en compagnie de son propriétaire Steeve Massicotte, candidat conservateur dans la circonscription de Champlain, présentement représentée par la ministre et présidente du Conseil du trésor Sonia LeBel.

Deux des sangrias qu’il produit sont vendues depuis trois ans à la SAQ. « La problématique qui survient, ce sont les coûts de publicité qu’ils nous exigent », a expliqué le candidat en entrevue. Une affiche dans la fenêtre d’une succursale coûte des milliers de dollars, un montant élevé pour les petits producteurs.

Steeve Massicotte aimerait pouvoir vendre ses alcools comme produit du terroir dans les kiosques de fruits et légumes qu’on peut voir sur le bord des routes un peu partout en Mauricie, ce qui est impossible pour l’instant puisque cela requiert un permis d’alcool.

Il y a un paquet de barrières réglementaires qui font que ce n’est pas possible. J’appelle ça des reliques de l’époque prohibitionniste.

Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec

Éric Duhaime promet une commission parlementaire sur la réglementation de l’alcool. Il reprend ainsi un engagement de la Coalition avenir Québec pris avant la campagne électorale de 2018, puis abandonné en 2019.

« Je ne veux pas démanteler quoi que ce soit, a-t-il précisé. On peut laisser les produits qu’on a là et on peut laisser le système qu’on a en place actuellement. Tout ce que je dis, c’est qu’il faut bonifier en permettant une libéralisation pour d’autres types de points de vente au Québec. »

En 2014, Éric Duhaime avait publié le livre La SAQ pousse le bouchon ! dans lequel il remettait en question le monopole de la société d’État.

La pandémie n’est pas un complot

Éric Duhaime a pris ses distances samedi des théories conspirationnistes voulant que la pandémie de COVID-19 et le vaccin pour la freiner soient le résultat d’un complot des élites mondiales. « Non, je ne pense pas que c’est un complot », a-t-il répondu à la question d’un journaliste. L’animateur et ex-chef de l’Action démocratique du Québec, Mario Dumont, l’avait mis au défi dans une chronique publiée dans le Journal de Montréal de faire cette affirmation publiquement quitte à perdre des sympathisants. « Depuis le début, je me suis fait associer à ça parce que je suis de ceux qui pensent que la liberté d’expression doit s’exprimer, parce que je pense que les gens doivent avoir une liberté de choix et j’y croyais même à l’époque où je militais pour M. Dumont et j’étais son principal conseiller politique. Je n’ai pas changé d’idée, moi. » Une enquête de CBC a révélé en juillet que 16 candidats du PCQ avaient relayé de la désinformation et des théories du complot sur les réseaux sociaux. Il n’a pas précisé dans sa réponse s’il croyait que l’ex-président américain Donald Trump avait réellement perdu la dernière élection présidentielle, une autre question lancée dans la chronique de Mario Dumont. « Je reconnais le résultat démocratique de l’élection américaine », a-t-il indiqué par l’entremise de son attaché de presse quelques heures plus tard.