L’homme de Sorel-Tracy accusé de harcèlement criminel et de communications harcelantes à l’endroit de la députée libérale Marwah Rizqy s’est présenté à elle, il y a quelques jours, pour lui offrir ses services de chauffeur bénévole pour sa campagne électorale.

Claude Delaney, un homme jusqu’ici sans histoire, a plaidé non coupable aux deux chefs d’accusation déposés contre lui la semaine dernière. Le Sorelois de 62 ans a été arrêté peu après que la députée de Saint-Laurent a été la cible de messages qui s’apparentaient à des menaces de mort. Il a été libéré sous conditions après avoir comparu vendredi dernier. Il lui est notamment interdit d’entrer en contact avec Mme Rizqy.

Selon la députée, M. Delaney s’était présenté à elle à la mi-août, lors du congrès des jeunes libéraux, et lui avait offert ses services. « Il m’a dit : “Je suis un de vos grands fans, je voudrais m’impliquer dans votre campagne. Je suis prêt à être là 24 heures par jour pour vous, je veux être votre chauffeur, vous accompagner où vous allez, en tout temps” », a affirmé Mme Rizqy lors d’un entretien avec La Presse.

« Je le trouvais un peu insistant. Il me disait : “Tu ne sais pas à quel point ton mari est chanceux de t’avoir.” » La députée a poliment accepté de prendre son numéro de téléphone, mais son équipe ne l’a jamais rappelé.

Elle a fait le lien en voyant une photo de l’accusé. « Apparemment, il avait une obsession envers moi », dit Mme Rizqy.

Appels anonymes menaçants

M. Delaney n’a pas rappelé La Presse. En 2021, il a très brièvement participé bénévolement à la campagne électorale d’un conseiller municipal de Sorel-Tracy, Jocelyn Mondou. Ce dernier décrit Claude Delaney comme un homme très serviable, sans histoire. « Dernièrement, il ne semblait pas avoir toute sa tête. On échangeait souvent sur les actualités. Il m’a paru plus agressif, alors que c’est quelqu’un d’habituellement très calme », affirme M. Mondou.

Selon Marwah Rizqy, l’accusé aurait, peu après sa rencontre avec elle, fait des appels anonymes menaçants, notamment au poste de police du quartier où vit la députée, pour dire qu’il avait trouvé son corps dans la rue où elle habite. « Après, il a appelé au bureau [du député libéral Enrico] Ciccone pour dire sur la boîte vocale : “Ta grande chum Marwah est morte pis est enterrée à tel endroit.” »

La date du procès de Claude Delaney n’est pas connue pour le moment. C’est le Service de police de la Ville de Montréal qui avait ouvert l’enquête sur ce dossier, mais il a été transféré à la Sûreté du Québec puisqu’il concerne une élue.

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