(Ottawa) Le chef conservateur, Erin O’Toole, promet de laisser les nouveaux parents gagner jusqu’à 1000 $ par mois au travail sans que leurs prestations de congé de maternité ou de congé parental en soient réduites.

Cette promesse vient s’ajouter à une rhétorique qui s’adresse explicitement aux électrices ; la veille, M. O’Toole promettait de bonifier le soutien aux parents après une fausse couche ou la mort d’un enfant – dans le cadre d’un « conservatisme compatissant ».

En campagne à Carp, près d’Ottawa, lundi, à une semaine du scrutin, M. O’Toole a rappelé que les prestations fédérales actuelles permettent aux parents de toucher jusqu’à 55 % de leurs revenus d’emploi, pour un maximum de 595 $ par semaine. Le chef conservateur croit que de nombreux Canadiens à faible revenu ne peuvent pas se permettre une telle réduction de revenus.

Dans le cadre d’un régime d’assurance-emploi « plus compatissant », il promet que les nouveaux parents pourraient compléter ces prestations avec des revenus tirés d’un travail à distance ou à temps partiel. Les parents pourraient ainsi gagner jusqu’à 1000 $ par mois sans que cela n’affecte leurs prestations fédérales, après quoi chaque dollar gagné entraînerait une réduction de 50 cents des prestations.

Le Québec dispose de son propre régime d’assurance parentale.

« Ce que nous annonçons aujourd’hui s’ajoute à ce qui est actuellement prévu dans le système », a déclaré M. O’Toole, alors que des tout-petits rebondissaient dans des modules de jeu gonflables derrière lui. « Ce que nous voulons, c’est que notre système d’assurance-emploi soit modernisé et plus souple pour répondre aux besoins des Canadiens, en particulier des femmes qui veulent garder un pied dans le marché du travail.

« Nous sommes en train de moderniser notre système d’assurance-emploi, c’est le temps d’aider les familles […] particulièrement les familles à faible revenu. »

M. O’Toole a aussi promis d’étendre l’Allocation canadienne pour enfants afin qu’elle commence à être versée au septième mois de grossesse plutôt qu’à la naissance du bébé.

Lindsay Tedds, professeure agrégée d’économie à l’Université de Calgary, estime que les partis fédéraux doivent effectivement travailler à une réforme plus substantielle des prestations parentales. « Notre système d’assurance-emploi manque grandement de flexibilité – notamment le fait de pouvoir gagner un revenu d’appoint tout en touchant l’assurance-emploi », a déclaré Mme Tedds.

Elle suggère un système basé sur les heures travaillées plutôt que les semaines, afin de faciliter le retour au travail ou de s’adapter plus facilement au travail à temps partiel en fin de grossesse et après la naissance.

« En vertu d’un système basé sur les heures, vous pouvez retourner au travail à temps partiel tout en obtenant aussi votre congé (de maternité ou parental), alors c’est un ajustement beaucoup plus progressif », a-t-elle soutenu.