Le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, a mené une offensive en territoire bloquiste pour la deuxième journée d’affilée dimanche. Le premier ministre sortant a tenu un point de presse à Candiac en matinée, où il a lancé plusieurs pointes principalement au chef du Parti conservateur, Erin O’Toole, et au Bloc québécois.

Pendant la pandémie, « on n’a pas juste défendu l’intérêt [des Canadiens], on a agi pour livrer ce qu’ils avaient de besoin, et le Bloc ne peut pas faire ça », a affirmé Justin Trudeau, sur la scène du parc André-J. Côté, face au fleuve Saint-Laurent.

« On est vraiment conscient d’à quel point il va falloir que l’on continue à travailler fort pour bâtir un Québec plus fort, un Canada plus fort », a-t-il martelé.

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Un député du Bloc québécois, Alain Therrien, est l’élu sortant de la circonscription de La Prairie, où se trouve Candiac. M. Trudeau était de passage à Mont-Saint-Grégoire et à Saint-Bruno-de-Montarville, sur la Rive-Sud de Montréal, samedi. Un député bloquiste, Stéphane Bergeron, occupait le siège de député de Montarville à la Chambre des communes.

Justin Trudeau a également critiqué le chef du parti conservateur, Erin O’Toole, concernant sa position sur les armes à feu.

« On voit que le lobby des armes à feu est en train de faire campagne avec Monsieur O’Toole, pour que les gens votent pour les conservateurs. Ce n’est pas ça que les Québécois veulent, ce n’est pas ça que les Canadiens veulent », a-t-il déclaré, en rappelant que son gouvernement a banni 1500 modèles d’armes à feu de type militaire en septembre dernier.

Un militant du Parti populaire du Canada est venu importuner M. Trudeau lors de son discours. « Vous devriez être emprisonné », a-t-il crié, en anglais. L’homme a rapidement été entouré par des gardiens de sécurité.

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Un militant du Parti populaire du Canada assistant au discours de Justin Trudeau

Le premier ministre sortant a ainsi commenté la progression du Parti populaire. « Le Canada n’est pas à l’abri des mêmes mouvements populistes, extrémistes, intolérants, polarisants qu’on voit à travers le monde », a-t-il dit. « L’important c’est d’avoir du leadership fort et clair qui ne va pas accepter de leur laisser de la place pour grandir », a-t-il poursuivi.

M. Trudeau en a profité pour critiquer les actions de M. O’Toole en lien avec les mouvements antivaccins.

C’est si décevant de voir quelqu’un comme Erin O’Toole, qui prétend vouloir être un leader fort pour le Canada, de ne même pas vouloir exiger que ses propres candidats soient vaccinés. Ne même pas pouvoir imposer de défendre les droits des femmes à son caucus.

Justin Trudeau

L’environnement mis de l’avant

Accompagné de Caroline Desrochers, candidate libérale dans la circonscription de La Prairie, et de Steven Guilbeault, candidat de Laurier—Sainte-Marie, le premier ministre sortant a souligné l’importance de l’environnement dans la plateforme électorale de son parti dimanche.

M. Guilbeault a lancé des flèches à Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois, dans son allocution. « Je ne vais pas revenir sur les trois fois qu’il a contourné le BAPE pendant un an et quart comme ministre de l’Environnement », a-t-il déclaré d’emblée.

Steven Guilbeault a indiqué que le gouvernement libéral a empêché en 2016 la mise en place d’un projet de développement qui aurait eu lieu sur le territoire de la rainette faux-grillon. « C’est grâce à nous aujourd’hui si cette grenouille-là est protégée, mais elle est toujours menacée. Entre autres, parce qu’en 2014, un certain Yves-François Blanchet, alors ministre de l’Environnement du Québec, a permis que l’on fasse du développement dans l’habitat de cette espèce-là », a-t-il poursuivi.

Trudeau n’exclut pas d’intervenir dans la loi 21

Justin Trudeau a affirmé ne pas écarter l’idée d’intervenir dans la mise en place de la Loi sur la laïcité de l’État. « Les Québécois eux-mêmes sont devant la cour pour défendre leur droit et nous suivons ça de près », a-t-il souligné. « Je pense qu’un gouvernement fédéral doit toujours avoir l’option de défendre les droits des Canadiens d’un bout à l’autre de ce pays », a-t-il poursuivi.

Le chef du Parti libéral a réaffirmé son intention de créer 37 000 nouvelles places en garderie au Québec, au moyen d’une entente de 6 milliards de dollars avec la province. Une promesse, qui a fait sourciller le premier ministre du Québec, François Legault.

« L’affirmation de M. Trudeau n’est pas exacte. Le 6 milliards est lié à une entente sans condition et ne servira pas automatiquement à la création de places en garderie. C’est une somme qui s’en va dans les coffres du gouvernement du Québec et c’est le gouvernement du Québec, seul, qui va décider comment il sera dépensé », a déclaré le 3 septembre Ewan Sauves, attaché de presse de M. Legault, à La Presse Canadienne.