(Vancouver) Le chef conservateur Erin O’Toole s’engage à augmenter le soutien financier aux parents en deuil alors que la campagne électorale entre dans sa dernière ligne droite.

M. O’Toole a fait un discours explicite aux femmes dimanche alors qu’il cherche à élargir l’attrait de son parti auprès d’un groupe démographique traditionnellement plus libéral que conservateur.

Dans un hôtel du centre-ville de Vancouver dimanche, M. O’Toole a déclaré qu’il prolongerait les prestations d’assurance-emploi aux mères et aux pères jusqu’à huit semaines après le décès d’un enfant.

« Nous essayons de tendre la main à tous les Canadiens, et en particulier aux femmes, en leur assurant qu’elles peuvent considérer le Parti conservateur comme une option solide pour aider leur famille, pour aider leur entreprise, pour aider leur communauté », a déclaré M. O’Toole.

« Je veux que plus de femmes se regardent dans un miroir le 20 septembre et se disent :"Tu sais quoi, je vais voter conservateur." »

Aux élections fédérales de 2015, 42 % des électrices ont voté pour les libéraux et 25 % pour les conservateurs, contre 39 % et 33 % respectivement chez les hommes, selon un sondage réalisé par Abacus Data.

Lors de ses rassemblements dimanche, M. O’Toole a mis de l’avant un « conservatisme plus compatissant » alors qu’il tentait de convaincre les parents en mettant l’accent sur l’abordabilité et les soins de santé avant les élections du 20 septembre.

L’accent mis sur l’empathie s’appuie sur des plateformes qui proposent un crédit d’impôt remboursable pour la garde d’enfants des familles à faible revenu et un doublement de l’allocation canadienne pour les travailleurs à un coût de 24 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.

Le chef conservateur dit qu’il offrirait également jusqu’à huit semaines de congé payé après la mise au monde d’un enfant mort-né et trois jours de congé à la suite d’une fausse couche.

Actuellement, les prestations parentales de l’assurance-emploi prennent fin immédiatement après le décès d’un enfant et il n’y a pas de congé de deuil spécifique pour les fausses couches ou les enfants mort-nés en vertu du droit fédéral du travail, bien que les femmes puissent avoir droit à un congé de maladie en cas de complications.

M. O’Toole dit que des milliers de parents canadiens souffrent du décès d’un enfant chaque année et qu’un gouvernement conservateur « mettrait fin à la stigmatisation » et leur donnerait le temps dont ils ont besoin pour faire leur deuil.

« Cela peut prendre du temps de pleurer, de réfléchir et de trouver un chemin vers la guérison », a-t-il déclaré.

« Cela a longtemps été traité comme quelque chose dont vous ne devriez pas parler, et par conséquent, en tant que pays, nous ne donnons pas aux parents en deuil le soutien dont ils ont besoin. »

Selon Statistique Canada, le nombre de personnes concernées serait peu élevé. En 2019, il y a eu 3191 enfants morts à la naissance et 1634 décès d’enfants de moins d’un an, ce dernier chiffre représentant plus de deux fois et demie le nombre total de décès d’enfants âgés de 1 à 14 ans.

M. O’Toole a cherché à renforcer son discours positif envers les femmes en critiquant la façon dont le chef libéral Justin Trudeau s’engage avec elles.

Il a cité l’exemple de Celina Caesar-Chavannes, une ancienne députée qui a quitté le caucus libéral pour siéger en tant qu’indépendante en mars 2019.

« Tant de gens, tant de députés, ont été déçus que le langage positif et ensoleillé de M. Trudeau ne corresponde pas à sa conduite ou à la façon dont il traite les gens. Ce n’est pas du leadership lorsque vous manquez de respect aux membres de votre équipe. » a déclaré M. O’Toole.

Mme Caesar-Chavannes, qui a soutenu dimanche matin la candidate conservatrice Maleeha Shahid dans son ancienne circonscription ontarienne de Whitby, a déclaré qu’elle se sentait symbolisée et non soutenue par M. Trudeau.

S’exprimant dans la région de Montréal, M. Trudeau a souhaité tout le meilleur à Mme Caesar-Chavannes, ajoutant que les libéraux sont « sans équivoque quant à la défense des femmes », contrairement à M. O’Toole qui, selon lui, prévoit de ramener le Canada « à 1951, apparemment », en supprimant le système de garde d’enfants des libéraux au profit de crédits d’impôt.