(Whitby) Le chef conservateur, Erin O’Toole, fait son plaidoyer auprès des électeurs de la région du Grand Toronto (RGT). Riche en votes, elle jouera un rôle crucial lors des élections fédérales du 20 septembre.

La RGT s’étend sur plus de 50 circonscriptions, dont la grande majorité est détenue par des libéraux, y compris les 25 sièges situés dans la ville de Toronto.

M. O’Toole a toutefois les électeurs des banlieues dans sa ligne de mire alors qu’il veut augmenter la part du vote conservateur dans l’ensemble de la région.

Le parti y a remporté la majorité des sièges il y a 10 ans, mais les a perdus aux mains des libéraux de Justin Trudeau en 2015 et a vu sa part des voix chuter de cinq points de pourcentage supplémentaires en 2019 sous le règne d’Andrew Scheer.

Dans une gare de transport en commun régionale à Whitby, en Ontario, M. O’Toole a mis l’accent sur l’abordabilité du logement, les projets de transport en commun rapide, la lutte contre la violence des gangs et l’amélioration des soins de santé.

L’évènement dans un stationnement d’une gare de trains de banlieue marquait la deuxième visite du chef conservateur à Whitby, territoire libéral, en deux jours avant qu’il ne s’envole pour la Colombie-Britannique pour présenter ses arguments de clôture aux électeurs de la côte ouest.

La plateforme du parti de M. O’Toole s’engage à investir « immédiatement dans des projets » de transport en commun qui réduisent les temps de trajet et créent des emplois, mais n’attache aucun montant de financement spécifique.

Lorsqu’on lui a demandé samedi s’il engagerait au moins 5 milliards dans le transport en commun, M. O’Toole a refusé de donner des détails.

« Je vais faire construire les choses. Je vais mettre des pelles dans le sol, je vais faire avancer les choses », a-t-il déclaré, accusant Trudeau de ne jamais associer « l’ambition » à la « réalisation ».

Un ombrage au plaidoyer

Vendredi, le parti conservateur a confirmé qu’il avait largué la candidate de Beaches-East York, Lisa Robinson, après que le titulaire libéral de la circonscription, Nate Erskine-Smith, a mis en évidence des tweets islamophobes publiés en 2017.

« Nous menons une campagne positive basée sur le rapprochement et la remise sur pied du pays d’un point de vue économique. Et je veux que les membres de mon équipe partagent cela », a déclaré M. O’Toole samedi.

Mme Robinson a nié que le compte en question était le sien. « Les informations contenues dans le message de M. Erskine-Smith sur les réseaux sociaux ont été générées par un faux compte de réseau social que j’ai signalé à la police en 2018. J’ai également signé une attestation confirmant ces faits », a-t-elle déclaré dans un message publié sur sa page Facebook de campagne, vendredi.

« Le racisme et l’islamophobie n’ont pas leur place dans le Parti conservateur du Canada ou dans ma campagne. »

Plus tôt cette semaine, un candidat conservateur en Nouvelle-Écosse s’est excusé pour les publications sur les réseaux sociaux concernant la charia et soutenaient l’interdiction de la burqa portée par certaines femmes musulmanes.

« Dans le passé, j’ai partagé des publications sur les réseaux sociaux sans penser à la façon dont ces publications pourraient blesser ou offenser les autres », a déclaré le candidat de Central Nova, Steven Cotter, dans un communiqué fourni par le parti.

« J’ai supprimé ces messages et m’excuse sans réserve auprès de ceux que j’ai offensés. »

Interrogé samedi par La Presse Canadienne afin de savoir pourquoi Steven Cotter reste candidat alors que Lisa Robinson ne l’est plus, Erin O’Toole a répondu : « Nous menons une campagne positive basée sur le rapprochement et la remise sur pied du pays d’un point de vue économique. Et je veux que les gens de mon équipe partagent ça. »

Steven Cotter se présente dans une circonscription remportée dans le passé par les éminents conservateurs Peter MacKay et Brian Mulroney, et actuellement détenue par le libéral Sean Fraser.

Erin O’Toole a également semblé donner une approbation tacite aux candidats conservateurs qui ne sont pas complètement vaccinés pour faire campagne dans les résidences pour personnes âgées, à condition qu’ils respectent les mesures de santé publique.

La question s’est posée après que la candidate conservatrice de Peterborough-Kawartha, Michelle Ferreri, a posté des photos d’elle sur les réseaux sociaux dans une résidence pour personnes âgées alors qu’elle n’a reçu qu’une seule dose de vaccin.

« Nous suivrons toutes les mesures, y compris les vaccins, les tests rapides quotidiens, le port du masque et la distanciation sociale, pour assurer la sécurité des personnes. C’est un engagement que tous les membres de notre équipe doivent assurer la sécurité des personnes lors d’une élection pandémique appelée par M. Trudeau », a déclaré Erin O’Toole.

L’évènement du samedi matin dans un stationnement de train de banlieue marquait la deuxième visite en deux jours du chef conservateur à Whitby, une circonscription qui était libérale avant le déclenchement des élections, juste avant qu’il ne s’envole pour la Colombie-Britannique pour présenter ses arguments de clôture aux électeurs de la côte ouest.

Les conservateurs ont déclaré qu’ils prioriseraient la construction de quatre projets de transport en commun rapide dans la RGT : la ligne de l’Ontario, qui comprendrait une section passant sous la rue Queen ; une extension de la ligne de métro Yonge atteignant Markham et Richmond Hill ; le prolongement controversé du métro de Scarborough à trois arrêts ; et un ajout à la ligne de train léger sur rail Eglington à destination d’Etobicoke et de Mississauga.

M. O’Toole s’est également concentré sur la crise du logement, en annonçant à nouveau une série de mesures pour refroidir le marché surchauffé et mettre l’accession à la propriété à la portée d’un plus grand nombre de Canadiens. Le plan comprend la construction d’un million de logements en trois ans et l’imposition de restrictions aux achats des investisseurs étrangers.

Les libéraux ont aussi promis de construire 1,4 million de maisons sur quatre ans et d’empêcher les ressortissants étrangers d’en acheter pour deux ans, ainsi que de mettre un frein à la pratique du « flip immobilier ».

« Beaucoup trop de gens, en particulier les jeunes, sont exclus du marché du logement », a déclaré M. O’Toole.

« Trop de gens sont pris à la gorge par les paiements hypothécaires et automobiles. Ils achètent de l’essence et des produits d’épicerie, tandis que Justin Trudeau augmente le coût de tout avec ses dépenses, ses emprunts et ses dettes incontrôlables », a-t-il déclaré.

Les prix des maisons ont continué d’augmenter cette année – même en périphérie des banlieues de la RGT – alors que le travail à distance persiste et que les restrictions sanitaires durant la pandémie ont aidé les gens à épargner pour de gros achats.

Le prix moyen d’une maison dans la région est passé à 1,07 million en août, contre environ 951 000 $ à la même période l’an dernier, selon la Chambre immobilière du Grand Toronto.