Les chefs fédéraux ont dressé leur habituel bilan du débat, mercredi, à l’issue du deuxième affrontement télévisé sur les ondes de Radio-Canada. Se montrant pour la plupart satisfaits, ils sont revenus sur quelques échanges animés.

Blanchet ne veut pas de « dessert »

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Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois

C’est une question qui lui a régulièrement été posée depuis le début de la campagne électorale : le chef du Bloc québécois préfère-t-il un gouvernement conservateur ou libéral ? « C’est comme me demander si je veux de la tarte aux pommes ou de la tarte au sucre. Je préfère ne pas avoir de dessert », a-t-il ironisé en point de presse, sans vouloir s’avancer davantage. Cela dit, M. Blanchet en a profité pour réitérer qu’un gouvernement minoritaire « est le chemin » à emprunter pour envoyer un plus grand nombre de députés bloquistes au Parlement. Ceux-ci, estime-t-il, sont la seule réelle option pour protéger « nos intérêts », a-t-il conclu à ce sujet.

Trudeau fustige Rebel News

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Justin Trudeau, chef du Parti libéral

Après le débat, le chef libéral Justin Trudeau s’en est pris aux journalistes de Rebel News. « Je ne vais pas vous appeler une organisation médiatique. Votre groupe d’individus doit assumer une partie de la polarisation que nous voyons dans ce pays », a-t-il dit, appelant tous les Canadiens à mettre la science « en priorité » pour lutter contre la COVID-19. Plus tôt dans la journée, une juge de la Cour fédérale avait ordonné à la Commission des débats des chefs d’autoriser les journalistes de Rebel News Network à couvrir entièrement les deux débats télévisés officiels des chefs de parti, cette semaine.

O’Toole encore optimiste

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Erin O’Toole, chef du Parti conservateur

Tout sourire, le chef conservateur Erin O’Toole a voulu se présenter comme la seule option valable pour succéder à Justin Trudeau après le débat de mercredi soir. « Je suis très expérimenté comme chef. C’est très important d’avoir l’expérience. J’ai servi 12 ans dans les Forces armées canadiennes, une décennie dans le secteur privé comme avocat, j’ai été ministre des Anciens Combattants. Je suis prêt pour les défis devant nous, plus prêt que M. Trudeau », a-t-il soutenu, en ajoutant que les Canadiens « méritent un leader prêt avec un plan ».

« Je choisis mon moment », dit Annamie Paul

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Annamie Paul, cheffe du Parti Vert

La cheffe du Parti vert du Canada, Annamie Paul, en était à son premier débat en français dans la campagne fédérale. « L’idée des débats est d’offrir une opportunité pour les électeurs d’évaluer leur choix. Moi, je suis là pour éduquer, pour participer, mais pas pour participer à des confrontations. Si je le vois déraper un peu, je reste un peu tranquille et je choisis mon moment », a-t-elle affirmé après sa performance. Elle a réitéré vouloir travailler « au-delà des partis » sur la crise climatique, qui « n’est pas un enjeu partisan ». « Le Canada n’est jamais parvenu à atteindre ses cibles. On ne peut plus continuer à investir dans les énergies fossiles et espérer que ça change », a-t-elle ajouté.

Singh « analysera » Trans Mountain

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Jagmeet Singh, chef du Nouveau Parti démocratique

Une déclaration du chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a attiré l’attention pendant le débat, au sujet de l’oléoduc Trans Mountain. « Si on est au gouvernement, on va voir exactement ce qu’est la situation, mais on est contre », a dit le chef néo-démocrate, sans toutefois clairement dire s’il mettrait un terme aux activités de cet oléoduc et, si oui, à quel moment. « Quand on sera au pouvoir, on va analyser la situation et prendre une décision qui est prudente pour les Canadiens », a-t-il ajouté après le débat, en réitérant que M. Trudeau avait « fait une erreur » pour l’avenir du pays.