(Gatineau) Le Bloc québécois rejette un soutien formel à un éventuel gouvernement de coalition.

Contrairement à son prédécesseur Gilles Duceppe, Yves-François Blanchet a refusé jeudi le scénario selon lequel un gouvernement minoritaire conservateur ou libéral obtiendrait l’appui formel de son parti pour se maintenir.

M. Blanchet souhaite pourtant un gouvernement minoritaire qui durerait un plein mandat de quatre ans : or, il n’est jamais arrivé qu’un gouvernement minoritaire dure aussi longtemps au Canada et une entente de coalition aurait pu assurer la longévité d’un tel gouvernement.

« La meilleure garantie »

Le chef bloquiste ne veut pas être lié indûment même s’il pourrait détenir la balance du pouvoir dans un futur Parlement

« L’Histoire a suggéré fortement que c’était une approche qui pouvait’attacher’la formation politique », a fait valoir M. Blanchet en point de presse devant le cégep de l’Outaouais.

« L’obligation pour un gouvernement (minoritaire) ou un parti de faire quelque chose qui est bon pour le Québec afin de s’assurer de l’appui du Bloc est la meilleure garantie qu’on ne peut pas avoir. »

Rappelons qu’en 2008, le chef bloquiste Gilles Duceppe et ses homologues néo-démocrate Jack Layton et libéral Stéphane Dion avaient signé une entente afin de constituer un gouvernement de coalition à la place des conservateurs de Stephen Harper.

Le Bloc québécois s’engageait à ne pas défaire le gouvernement de coalition avant la fin juin 2010, soit 19 mois. De leur côté, le Parti libéral et le NPD formaient un gouvernement comptant à la fois des ministres libéraux et néo-démocrates. Le Bloc n’allait pas faire partie du gouvernement.

Finalement, le gouvernement conservateur a demandé à la gouverneure générale de proroger le Parlement pour éviter d’être renversé.

Legault appuie O’Toole

Le chef bloquiste a réagi prudemment à l’appui tacite exprimé par le premier ministre François Legault en faveur du Parti conservateur d’Erin O’Toole jeudi matin.

M. Legault a dit qu’Erin O’Toole était le seul des chefs de partis fédéraux à se montrer ouvert aux revendications du Québec et a pris clairement ses distances du chef libéral Justin Trudeau.

M. Blanchet a dit vouloir prendre connaissance précisément des propos de M. Legault.

Toutefois, il a fait valoir que pourtant, le programme conservateur reconduit le « statu quo » en matière de transferts fédéraux en santé, alors que le gouvernement Legault et les autres provinces demandent beaucoup plus.

Rappelons que dans leur cadre financier dévoilé mercredi, les conservateurs proposent une hausse de 3,6 milliards en transferts en santé pour les cinq premières années, mais une enveloppe subséquente de plus de 55 milliards plus tard, sur les cinq années suivantes, donc sur un total de 10 ans.