Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh s’est engagé, lundi, à garantir un salaire minimum de 20 $ l’heure aux travailleurs sous réglementation fédérale, promettant aussi, tout comme les libéraux, de leur offrir 10 journées de congé de maladie payées.

« C’est essentiel, particulièrement dans cette pandémie, que les gens qui tombent malades aient accès à un programme de congés payés », a martelé M. Singh lors d’une conférence de presse tenue à Hamilton, en Ontario, en début de journée. Il a soutenu que l’une des plus grandes « lacunes » exposées pendant la pandémie a été le manque de conditions de travail saines.

Dans les rangs libéraux, Justin Trudeau s’était déjà engagé fin août à offrir 10 jours de congé de maladie payés aux travailleurs fédéraux, et ce, dans les 100 premiers jours d’un éventuel prochain mandat.

Reste que les congés de maladie payés sont une demande récurrente des troupes néo-démocrates. Ces derniers avaient d’ailleurs accepté de voter en faveur du discours du Trône, à l’automne 2020, en disant avoir obtenu un engagement des libéraux en ce sens. Pendant la pandémie, les congés de maladie payés étaient prévus dans les prestations d’aide fournies par Ottawa, mais viendront à terme au mois d’octobre.

Jagmeet Singh n’a d’ailleurs pas manqué de souligner que Justin Trudeau « a eu six ans » pour implanter une telle mesure, « mais n’a rien fait » de concret. « Depuis 18 mois, on a demandé un changement à 22 reprises, et il a dit non chaque fois. Et maintenant, dans une élection, il dit qu’il va le faire. […] C’est un haut niveau de cynisme », a dit le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) à ce sujet.

Dans les derniers mois, M. Singh avait aussi accusé les libéraux d’avoir voulu faire le strict minimum en la matière. Il demandait que les congés de maladie payés en temps de COVID-19 deviennent un programme permanent et non l’objet de promesses électorales ou de politiques temporaires. C’est ce qu’il a réitéré lundi, assurant qu’il « travaillera avec les provinces » pour y arriver.

Comme les libéraux, les néo-démocrates veulent mettre sur pied des services de garde universels à 10 $ par jour, en vertu des ententes qu’a signées le gouvernement Trudeau avec les provinces dans les dernières semaines. Le NPD compte « appuyer » ces ententes, mais dit vouloir passer à l’action plus rapidement, accusant les libéraux de n’avoir rien fait pendant « presque 30 ans ». Sous son gouvernement, le Québec aurait droit de retrait avec pleine compensation, a aussi promis M. Singh.

Blanchet ramène les juridictions

À Blainville, le chef bloquiste Yves-François Blanchet a nargué son rival néo-démocrate en indiquant qu’il « aimerait avoir l’opinion de M. Singh sur le salaire minimum en Autriche ou en Australie ». « Tant qu’à se mêler du salaire minimum quand ce n’est pas sa juridiction, on peut aller n’importe où sur la planète. Le salaire minimum au Québec est fixé par l’État québécois et le reste, ça ne concerne pas M. Singh », a-t-il noté en parlant d’une « tendance forte » à l’ingérence fédérale dans cette campagne.

Le chef libéral Justin Trudeau, lui, s’est défendu de manquer de volonté, affirmant avoir imposé des congés de maladie dans le secteur fédéral « il y a quelques années déjà, bien avant les provinces et territoires ». « Maintenant, on intensifie encore une fois en imposant dix jours. Mais nous allons travailler avec les provinces, car évidemment le secteur fédéral ne représente qu’une fraction de la main-d’œuvre », a-t-il dit.

Plus tôt lundi, le Congrès du travail du Canada (CTC) a indiqué que le prochain gouvernement fédéral devra faire mieux pour protéger les travailleurs du pays, notamment en leur assurant une meilleure sécurité d’emploi. C’est que les autorités fédérales planchent présentement sur une réforme du programme d’assurance-emploi. Elles s’intéressent particulièrement aux travailleurs « à la demande », comme les travailleurs indépendants et les pigistes, puisque leur statut est très volatil. Il est donc plus difficile de mettre en place un système de primes et de prestations d’aide pour eux.

Avec La Presse Canadienne