Le chef conservateur Erin O’Toole continue de miser sur l’économie et les infrastructures. Mercredi, il s’est engagé à « mettre des pelles dans le sol » pour démarrer rapidement plusieurs projets, dont le troisième lien de Québec, le plan de transport en commun du Grand Toronto, le prolongement du SkyTrain de Vancouver et la ligne verte de Calgary.

« On va investir des milliards dans ces projets clés, qui vont créer des possibilités d’emplois, réduire les temps de déplacement et réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) », a plaidé M. O’Toole en fin d’avant-midi, depuis son studio d’Ottawa aménagé pour la présente campagne.

Il accuse son rival libéral, le premier ministre sortant Justin Trudeau, « d’avoir pris des mois, et parfois même attendu jusqu’au déclenchement de la campagne électorale, pour s’engager réellement dans des projets nationaux importants ».

Début juillet, soit un peu plus d’un mois avant le début de la campagne, le gouvernement Trudeau annonçait en effet un financement de 1,3 milliard pour prolonger le métro de Vancouver, le « Skytrain » jusque dans les banlieues de Surrey et de Langley. À Calgary, où il n’avait pas mis les pieds depuis deux ans, le chef libéral a ensuite renouvelé son engagement à investir plus de 1,5 milliard pour une nouvelle ligne de train léger, la « ligne verte ». Jusqu’ici, M. Trudeau n’est toutefois pas friand de l’idée du troisième lien, en se disant plutôt préoccupé par « l’acceptabilité sociale » du projet.

Erin O’Toole, lui, n’a pas chiffré ses engagements mercredi. Il a toutefois réitéré vouloir plus de transport collectif, mais aussi « plus de transport ferroviaire et de meilleures routes ». Dans un document technique, le parti a d’ailleurs indiqué qu’il fera des « investissements historiques » dans l’ensemble des projets cités plus haut, ainsi que dans le système de train à grande fréquence (TGF) proposé par VIA Rail.

Dans le Nord canadien, les conservateurs veulent aussi concrétiser le projet du port et de route de la baie Grays, la ligne hydroélectrique de Kivaliq ainsi qu’un projet d’énergie propre au Yukon. M. O’Toole veut notamment réserver aux territoires une enveloppe budgétaire « qui tient compte des coûts de construction élevés et des conditions météorologiques dans le Nord ».

En outre, les troupes conservatrices comptent aussi « abolir l’échec qu’est la Banque de l’infrastructure du Canada et utiliser les fonds non utilisés pour réaliser des projets d’infrastructure pouvant renforcer notre économie ». Le parti a aussi réitéré mercredi sa promesse de « connecter tout le Canada » à l’internet haute vitesse d’ici 2025, en partenariat avec les provinces.

Mardi, M. O’Toole avait déclaré qu’un gouvernement conservateur équilibrerait le budget d’ici 10 ans « sans compressions », en restant toutefois très flou sur la manière avec laquelle il compte y arriver. Rappelons que la reprise économique du plan conservateur suppose une croissance annuelle du PIB d’environ 3 %, un objectif atteint une seule fois depuis 2011.