(Fredericton) Erin O’Toole dit vouloir s’attaquer à la hausse des prix à la consommation en augmentant la concurrence et en tentant de maîtriser l’inflation.

Le chef du Parti conservateur du Canada propose de donner plus de mordant aux dispositions légales sur la fixation des prix en vue de réduire la facture d’épicerie.

Un gouvernement conservateur augmenterait la somme maximale des amendes pour fixation des prix de 24 millions à 100 millions. Il imposerait également des sanctions pénales, dont des peines d’emprisonnement pour les cadres supérieurs reconnus coupables de manipuler les prix.

Le parti suggère également d’établir un code de conduite sévère visant à protéger les fournisseurs et à encourager la concurrence entre les épiceries.

Les conservateurs croient qu’un marché concurrentiel est un marché sain. La compétition fait baisser les prix et donne un choix aux consommateurs à un prix qu’ils peuvent se permettre.

Erin O’Toole, chef du Parti conservateur, en conférence de presse, samedi matin

De passage à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, le chef conservateur a indiqué que le panier d’épicerie avait augmenté de 5 %. « On doit contrôler l’inflation, on doit réduire les prix. On doit avoir plus de concurrence, pas moins », a-t-il affirmé.

Le plan des conservateurs dit vouloir tenir tête aux entreprises canadiennes « en rejetant des fusions qui réduiraient considérablement la concurrence et qui causeraient des mises à pied et la hausse des prix ». Ils veulent aussi faire en sorte que la loi sur la concurrence empêche les grandes entreprises de dominer des secteurs complets et de gonfler les coûts.

Le parti propose aussi la création d’un groupe de travail sur la technologie au sein du Bureau de la concurrence. Celui-ci déterminerait si la dominance et le comportement anticoncurrentiel des géants de la technologie nuisent à l’industrie canadienne.

M. O’Toole s’est par ailleurs dit favorable à ouvrir la porte à davantage de concurrence dans le secteur des télécommunications – actuellement dominé par quelques grands acteurs. Mais à condition que les fournisseurs canadiens puissent aussi profiter des marchés étrangers.

« Si nous ouvrons notre marché à d’autres concurrents, par exemple les sociétés américaines, nous nous attendons à ce que les entreprises canadiennes aient aussi les coudées franches pour livrer concurrence. Nous allons donc travailler en collaboration avec des pays comme les États-Unis pour nous assurer que nous aussi avons accès à leur marché si nous leur donnons accès au nôtre », a-t-il expliqué.

Un gouvernement dirigé par Erin O’Toole ciblerait également les institutions financières pour réduire les prix. Il exigerait plus de transparence quant aux frais de gestion des placements en demandant aux banques de publier le rendement net des investissements pour les frais. Il ordonnerait de plus au Bureau de la concurrence de mener une enquête sur les frais bancaires.

Accès à l’avortement

En marge de son annonce, M. O’Toole a affirmé que les femmes du Nouveau-Brunswick avaient ​​accès à des services d’avortement malgré le fait que le gouvernement provincial ne finance pas de telles interventions dans une clinique de sa capitale.

S’exprimant lors d’un arrêt de campagne à l’extérieur d’une clinique de Fredericton, le chef conservateur a déclaré que le premier ministre Blaine Higgs l’avait assuré que les femmes vivant dans la province pouvaient avoir et continueraient d’avoir accès à des services d’avortement.

Avant de déclencher les élections, prévues le 20 septembre, le chef libéral Justin Trudeau avait choisi de retenir environ 140 000 $ du transfert fédéral en matière de santé du Nouveau-Brunswick, reprochant à la province de ne pas financer les services d’avortement à cette clinique et affirmant que cela rendait plus difficile l’accès à de telles interventions.

La province interdit le financement des avortements à l’extérieur de trois hôpitaux approuvés, situés à Moncton et à Bathurst.

Quelques jours avant le déclenchement des élections, le gouvernement libéral s’était engagé à investir 366 000 $ dans la recherche pour se pencher sur l’accès à l’avortement au Nouveau-Brunswick dans l’espoir que les défenseurs puissent expliquer les raisons pour lesquelles une clinique était nécessaire dans la capitale provinciale.

M. O’Toole a contourné la question lorsque les journalistes lui ont demandé si un gouvernement conservateur retiendrait les paiements de transfert pour pénaliser les provinces qui ne financent pas des services d’avortement adéquats, disant seulement qu’il avait abordé la question avec M. Higgs, qui lui a assuré que l’accès était suffisant.

« Lorsque j’étais ici, au Nouveau-Brunswick, il y a plus d’un mois, j’ai parlé au premier ministre Higgs pour m’assurer que c’est accessible, et il m’a assuré que ça l’est et le sera », a-t-il déclaré samedi.

C’est mon approche, j’essaierai toujours d’avoir des relations positives avec toutes les provinces, mais je défendrai toujours les droits de tous les Canadiens, y compris les femmes, d’accéder aux services de santé qui sont leurs droits.

Erin O’Toole, chef du Parti conservateur

Il s’agit de la deuxième campagne électorale où le financement provincial de la clinique de Fredericton devient un enjeu.

Lors de sa campagne de réélection en 2019, M. Trudeau s’était engagé à prendre des mesures concernant l’accès à l’avortement au Nouveau-Brunswick, déclarant aux électeurs qu’il était prêt à utiliser les pouvoirs fédéraux en vertu de la Loi canadienne sur la santé pour s’assurer que l’intervention était correctement financée par la province.