Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, persiste et signe : le troisième lien a un « potentiel de contribution positive en termes d’environnement ». Il a soutenu mercredi que le projet contribuerait à « éviter un nombre important de véhicules » devant faire un détour dans la région de Québec, qui émettent ainsi plus de GES.

De passage à Québec, devant l’emblématique Château Frontenac, le chef bloquiste a rapidement été questionné par les journalistes à savoir s’il assumait ses propos de la veille. Mardi, il s’était dit « convaincu » que le troisième lien à Québec pouvait être un projet « écologique », à certaines conditions.

Mercredi matin, il a maintenu sa position. « Le troisième lien a un potentiel de contribution positive en termes d’environnement, notamment pour éviter un nombre important de véhicules faisant un important détour, chacun émettant des gaz à effet de serre (GES) sauf ceux qui sont électriques, et ayant un potentiel d’offre en transport collectif entre deux centres-villes économiquement très intégrés ».

Rappelant toutefois qu’il revient à Québec « d’aller chercher l’acceptabilité sociale » en menant des consultations, M. Blanchet a ajouté « qu’il y a moyen de transformer des projets » pour avoir une « contribution positive » en environnement ». « Pour tout projet confondu, il est rarement positif comme attitude de dire : c’est un total oui ou c’est un total non. Ça ne permet pas l’amélioration du projet, ce qui à sa face même dans le cas du troisième lien, a été démontré que c’est encore possible », a-t-il soulevé.

Jusqu’à mardi, M. Blanchet soutenait que son parti « n’a pas à avoir d’opinion sur le troisième lien ». Mercredi, il a appelé la population à ne pas confondre « la position du Bloc et la sollicitation intensive que j’ai eue pour donner une analyse un peu plus personnelle ». « Momentanément, je suis redevenu un ex. Mais ça change pas la position du Bloc », a-t-il avancé.

Invité à donner son avis sur le sujet, son rival néo-démocrate a déclaré que le troisième lien ne peut être applaudi par les environnementalistes. « On est contre ce projet parce que ce n’est pas un projet qui amène à nos buts de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, d’investir dans l’infrastructure qui nous aide à faire face à la crise climatique », a souligné Jagmeet Singh, en campagne à Windsor.

Chez les conservateurs, le candidat dans la circonscription de Beauport-Limoilou, Alupa Clarke, a indiqué que « seuls des députés conservateurs vont agir pour le troisième lien et les priorités des gens de la grande région de Québec ».

De 15 à 50 semaines

Le Bloc québécois était mercredi à Québec pour réitérer sa demande au prochain gouvernement de faire passer les prestations de l’assurance-emploi de 15 à 50 semaines. Le candidat dans Québec, Louis Sansfaçon, est le père d’Émile Sansfaçon, cette jeune femme décédée d’un cancer l’an dernier qui militait pour un prolongement. « Personne ne sait en réalité que les gens malades se retrouvent avec une situation où ils n’auront que 15 semaines pour guérir. Ce n’est pas possible dans certains cas et le gouvernement libéral les a laissé tomber », a martelé M. Sansfaçon.

Sa fille Émilie Sansfaçon a été emportée par un cancer en novembre 2020. Elle avait rencontré Justin Trudeau en décembre 2019 pour lui demander de bonifier le programme d’assurance-emploi en cas de maladie. Les libéraux s’étaient engagés à faire passer les 15 semaines à 26, mais n’y ont pas donné suite.

Mardi, le chef bloquiste avait dû s’expliquer sur le passé criminel de Louis Sansfaçon, qui est aussi un ancien agent double de la Sûreté du Québec. Au début des années 90, il avait été condamné à sept ans de prison pour possession et trafic de stupéfiants, avait révélé Le Soleil. En 2010, il a toutefois reçu un pardon.

« Pour moi, Louis, c’est un héros. Lui, il a fait un travail d’infiltration, qui doit être l’affaire la plus dangereuse du monde dans les milieux les plus violents qu’on puisse imaginer pendant des années et des années. Il y a des choses que la loi n’encadrait pas comme maintenant, qui ont été modifiées par la suite. Louis a eu son pardon », avait souligné M. Blanchet.

Avec La Presse Canadienne