S’il est élu le 20 septembre, le chef conservateur Erin O’Toole veut faire du soutien en santé mentale une « mission personnelle ». Son parti s’est engagé mercredi à débloquer plusieurs budgets distincts pour financer les organismes et développer des programmes spécifiques dans les communautés autochtones.

« Depuis que j’ai quitté l’armée, j’ai essayé de travailler pour réduire la stigmatisation, trouver des moyens d’aider. Ma conjointe et moi comptons faire de la santé mentale une mission personnelle pour l’avenir de notre pays », a indiqué M. O’Toole lors d’une conférence de presse à Brantford, mercredi avant-midi.

Le Canada, dit-il, « doit reconnaître que la santé mentale est la santé ». Les conservateurs comptent investir un milliard sur cinq ans « dans le but d’encourager le financement de programmes autochtones de soins de santé mentale et de traitement de la toxicomanie », ainsi que la prestation de services « adaptés sur le plan culturel ». Le parti affirme qu’il s’agira « du plus grand investissement de l’histoire du Canada » en matière de santé mentale pour les peuples autochtones.

Une somme de 150 millions, versée sur trois ans, est aussi prévue pour les organismes sans but lucratif offrant des programmes d’aide à la santé mentale. Des fonds seront aussi injectés pour créer une ligne téléphonique nationale de prévention du suicide « à trois chiffres », comme le 911.

En faisant de la santé mentale une « priorité sanitaire », Erin O’Toole affirme qu’un million de Canadiens supplémentaires « recevraient des soins de santé mentale chaque année, réduisant du même coup les listes d’attentes pour recevoir des soins ». Il compte aussi offrir un crédit d’impôt aux employeurs pour couvrir 25 % du coût de la couverture en santé mentale.

Il a du même coup rappelé son engagement d’augmenter les transferts en santé aux provinces de 3 % à 6 % chaque année, un taux qui pourrait changer en fonction de la croissance économique. Les conservateurs s’engagent ainsi à verser environ 60 milliards en plus dans les soins de santé provinciaux dans la prochaine décennie. L’action constitue l’un des cinq « piliers » de la plateforme électorale de M. O’Toole et contribue à l’image émergente d’un chef conservateur compatissant, qui se concentre sur l’emploi et la prospérité tout comme sur le bien-être et la lutte contre les dépendances.

« On va être partenaires avec les provinces, et non créer de la confrontation comme on a vu avec Justin Trudeau », a d’ailleurs affirmé M. O’Toole, en laissant entendre qu’il ne s’ingérera pas dans les compétences provinciales.

Une enquête de Statistique Canada effectuée en mars a révélé qu’un Canadien sur cinq a présenté des symptômes de dépression, d’anxiété ou de trouble de stress post-traumatique après une année de confinement, d’isolement social et de précarité économique.

Le budget libéral déposé en avril dernier a déjà alloué des millions à des organismes gouvernementaux pour élaborer des normes nationales de services de santé mentale et soutenir des projets de soutien pour les groupes « touchés de manière disproportionnée par la COVID-19 ». Le NPD, lui, a déjà promis des soins de santé mentale aux Canadiens non assurés.

Avec La Presse Canadienne