Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh s’est engagé mercredi à « forcer » les géants des télécommunications à réduire les prix des forfaits de téléphone cellulaire et de l’internet au Canada, qui demeurent beaucoup plus élevés qu’ailleurs. Mais plusieurs nuances s’imposent.

« Ce que les libéraux et les conservateurs ont fait, c’est de laisser les compagnies de télécommunications exploiter les gens. On n’est pas d’accord avec ça, et au contraire on pense qu’on peut faire mieux », a martelé M. Singh lors d’une mêlée de presse à Windsor, en début de journée.

Fin juillet, le ministre François-Philippe Champagne, annonçait pourtant des baisses de 9 % à 25 % sur les forfaits les plus populaires. Il disait alors être en bonne voie de remplir la promesse électorale de Justin Trudeau d’ici mars 2022. Dimanche, La Presse rapportait, chiffres à l’appui, que les prix ne cessent effectivement de baisser depuis quelques années au Canada.

Le hic, c’est toutefois que les Canadiens sont de plus en plus gourmands en données et en minutes d’appels, et que malgré tout, le Canada demeure l’un des pays où les services sans fil sont les plus chers.

Selon les firmes Wall Communications et Nordicity, il n’y a qu’au Japon qu’on trouve des prix plus élevés qu’au Canada, du moins pour les forfaits à moins de 4 Go. Ainsi, en 2019, un citoyen canadien payait en moyenne 1343 $ pour ses forfaits cellulaires, contre 1047 $ en 2015. Les prix, eux, ont toutefois chuté, passant de plus de 100 $ mensuellement à un peu moins de 70 $ présentement.

Une limite et des exigences

Le NPD, de son côté, affirme que son plan permettra à une « famille moyenne » d’économiser jusqu’à 1000 $ par année. Le plan du parti prévoit notamment de travailler avec le CRTC pour « exiger des sociétés de télécommunication qu’elles offrent des options de données sans fil illimitées à un tarif abordable, afin que personne n’ait de surprise désagréable au moment de recevoir sa facture ».

« On veut imposer une limite pour que les taux et les coûts soient les mêmes que la moyenne des autres pays comparables », a indiqué Jagmeet Singh mercredi. Il affirme que l’imposition d’une telle limite s’est faite aux États-Unis ou en Australie par exemple. « Ça peut être fait. Il y a des précédents », a-t-il insisté.

D’après le néo-démocrate, les téléphones cellulaires et l’internet « sont une nécessité ». « La plupart des gens paient des centaines de dollars par mois pour des forfaits cellulaires et internet de base – souvent avec un service médiocre. C’est inacceptable. La pandémie nous a montré à quel point un accès abordable à ces services est important pour les gens lorsqu’il s’agit de travailler, d’étudier ou même de communiquer. »

« Pour l’accès internet, on veut que ce ne soit vraiment pas limité. Les entreprises laissent entendre que leurs plans sont limités, mais en vérité, en fonction du montant, ils vont réduire la vitesse. On veut s’assurer de forcer les compagnies à avoir un plan vraiment non limité », a conclu M. Singh.

Nouvelle campagne publicitaire

Les néo-démocrates ont par ailleurs lancé mercredi une nouvelle campagne publicitaire intitulée « La différence Jagmeet ». La série de publicités aborde entre autres l’urgence climatique, le logement abordable et la taxation des riches, dans un concept qui se veut « décalé et coloré ». « Avec ces publicités, nous souhaitons rendre la politique plus accessible pour rejoindre le plus de personnes possible, incluant ceux et celles qui ne s’intéressent pas nécessairement à la politique habituellement », a expliqué le directeur de la campagne du NPD au Québec, Jonathan Gauvin.