Le chef conservateur Erin O’Toole dit maintenant que médecins et infirmières seront obligés de référer des patients qui veulent l’aide médicale à mourir ou un avortement, malgré ce que leur dicte leur conscience.

Jeudi matin, M. O’Toole refusait de dire si son engagement à protéger le « droit de conscience » des professionnels de la santé allait jusqu’à leur permettre de refuser non seulement les soins, mais aussi la référence vers un professionnel qui accepte de les donner.

Vendredi matin, il a rajusté son discours.

Pourtant, pendant sa course au leadership, en 2020, il promettait une loi fédérale qui permettrait aussi le refus de référer des patients.

« Ma position n’a jamais changé », a-t-il tout de même prétendu lorsqu’un journaliste lui a rappelé son engagement antérieur. Il venait de dire que « non », il ne modifiera pas le Code criminel dans le sens de sa promesse de l’an dernier.

« On doit avoir une réorientation (sic) pour les services, oui », a-t-il également offert à propos de l’avortement et de l’aide médicale à mourir, en réponse à une autre question de journaliste.

Et M. O’Toole a, bien entendu, répété à chaque occasion qu’il est « pro-choix ».

Demande des Autochtones du Québec et du Labrador

Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), réclame aussi un « contrat » comme celui offert par M. O’Toole aux Québécois, contrat que tous les électeurs du Québec attendent de recevoir par la poste.

L’APNQL veut un engagement « formel et personnel » à ne pas mettre fin aux efforts de réconciliation et à ne pas compromettre la mise en œuvre des recommandations de la Commission de vérité et réconciliation et de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, entre autres

« Cette idée d’un contrat me semble excellente. Il est plus difficile de rompre un contrat que de renier de simples promesses électorales », a écrit M. Picard dans un communiqué.

À Winnipeg, M. O’Toole s’est décrit comme prêt à passer à l’action dans les dossiers autochtones, critiquant le chef libéral Justin Trudeau d’en rester aux paroles.

« M. Trudeau, je sais, a cette question à cœur, mais il n’agit jamais. Avec un gouvernement conservateur, nous aurons plus que des mots, nous aurons des actions », a déclaré M. O’Toole à propos de la réconciliation.

La plateforme électorale conservatrice promet de rendre illégale toute manifestation nuisant aux infrastructures du pays. Certains y voient une menace contre les militants autochtones qui ont eu recours à ce genre d’actions pour, entre autres, protester contre la construction de pipelines.

« C’est très important de défendre les droits pour les manifestations, mais pas avec les blocus ferroviaires illégaux. C’est injuste pour les travailleurs, c’est injuste pour les Premières Nations, d’arrêter les exportations et les emplois dans le secteur ferroviaire », s’est justifié M. O’Toole.

Un premier candidat embarrassant

Un candidat conservateur en Colombie-Britannique a présenté des excuses après que des prestations vidéos publiées sur ses médias sociaux en 2020 ont refait surface.

Le candidat s’en prend aux manifestants qui sont descendus dans la rue après la mort de George Floyd aux États-Unis. Et puis, de manière indirecte, il fait des reproches au mouvement Black Lives Matter.

« Je m’excuse pour mes propos déplacés, qui ne reflètent pas qui je suis. Les candidats du Parti conservateur tentent d’être respectueux et inclusifs. Je prie tous ceux que j’ai pu choquer d’accepter mes sincères excuses », a déclaré, dans un communiqué relayé par le Parti conservateur vendredi matin, David Busch.

La réaction offerte par le chef a été des plus laconiques.

« On doit lutter contre l’intolérance, l’antisémitisme, l’islamophobie, le racisme. C’était la pandémie de l’ombre pendant la pandémie de la COVID-19. On va avoir des conversations d’une manière respectueuse et sensible », a dit M. O’Toole à son point de presse à Winnipeg.