Pour s’attaquer à la crise du logement au Canada, le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a promis mercredi d’imposer une taxe de 20 % sur la vente de propriétés à des acheteurs étrangers « qui ne sont pas citoyens canadiens ni résidents permanents ».

« Il y a beaucoup d’argent dans l’immobilier. Voulons-nous vraiment laisser Justin Trudeau prioriser les riches investisseurs ? Au NPD, on va retirer le big money du logement afin que ce ne soit pas la population qui est en concurrence avec de grandes entreprises, mais juste la population essayant de rentrer dans son budget qui trouve du logement », a martelé Jagmeet Singh, qui était de passage à Vancouver mercredi.

S’il est élu, son gouvernement s’engage aussi à « bâtir 500 000 logements sociaux et abordables sur dix ans », a indiqué M. Singh, en réitérant que « plusieurs personnes veulent d’abord sauver leur maison, et pas une élection présentement ». « Vous avez le choix », leur a-t-elles offert.

Le parti s’engage aussi à « investir de manière significative dans la construction de maisons abordables », mais aussi de coopératives et d’unités locatives abordables. « Ce qu’on peut faire, concrètement, c’est de prendre cette crise au sérieux », a soulevé son chef, en affirmant que « le Canada a présentement le pire bilan en termes d’augmentation des prix des logements » parmi les États membres de l’OCDE.

« Chaque jour, j’entends des jeunes et leurs parents qui craignent de ne jamais avoir les moyens de posséder un foyer convenable », a insisté le chef dans un communiqué diffusé par son parti peu après la conférence de presse.

Les néo-démocrates reprennent en fait une promesse de la campagne datant de 2019. Dans son budget du printemps dernier, le gouvernement libéral a de son côté proposé une taxe annuelle de 1 % sur la valeur des maisons appartenant à des non-résidents.

De son côté, le gouvernement de la Colombie-Britannique a déjà imposé une taxe de 20 % sur la valeur des maisons achetées par des étrangers dans de nombreuses régions de la province. Bien que cette taxe ait eu un effet de refroidissement du marché lors de son introduction par les libéraux provinciaux en 2016, à un taux de 15 %, les prix ont quand même continué de grimper.

Outre la hausse des prix engendrée par la spéculation immobilière, le NPD affirme qu’il ciblera aussi le blanchiment d’argent et le crime organisé dans le secteur du logement, en rendant plus difficile la dissimulation derrière des compagnies à numéro et en donnant plus de mordant aux régulateurs fédéraux.

Pour le député de Burnaby-Sud, la responsabilité des prix élevés des logements revient à Justin Trudeau, qui faisait également campagne en Colombie-Britannique mercredi. À Vancouver, le prix de certains logements a bondi de plus de 20 % en moins d’un an. « Depuis son élection il y a six ans, le prix de référence des propriétés a bondi de 300 000 $. Personne ne peut gagner une surenchère contre des investisseurs au portefeuille bien garni qui cherchent à faire des profits, pas à bâtir un quartier », a-t-il conclu.

Avec La Presse Canadienne