(Québec) Les candidats conservateurs de la région de Québec promettent d’injecter des milliards de dollars d’argent fédéral dans un tunnel entre Québec et Lévis s’ils remportent l’élection du 20 septembre. Selon eux, le troisième lien n’engendrera pas davantage de pollution.

« C’est fini, la guerre à l’auto », a lancé le député sortant de Charlesbourg – Haute-Saint-Charles, Pierre Paul-Hus.

« C’est un projet que veulent les gens de Québec, qui favorisera le développement économique et la mobilité de tout l’est du Québec », ajoute M. Paul-Hus.

Ce tunnel autoroutier de 8,3 km, qui doit être l’un des plus longs au monde, accapare les premiers jours de la campagne fédérale à Québec. Le gouvernement de François Legault a déjà demandé formellement à Ottawa de financer 40 % du projet. La facture totale pourrait frôler les 10 milliards, si l’État évite les dépassements de coûts.

Les conservateurs se disent prêts à éponger 40 % de la facture, peu importe le coût final.

L’annonce de mardi a pu rappeler à certains égards celle de septembre 2010, lors de laquelle les conservateurs de la région de Québec avaient fait une sortie vêtus du chandail des Nordiques pour appuyer l’amphithéâtre. Le premier ministre d’alors, Stephen Harper, avait finalement refusé un financement fédéral au projet.

Ce ne sera pas le même scénario cette fois-ci, assurent les candidats. « Aucun rapport entre les deux projets », a rétorqué le député sortant de Louis-Saint-Laurent, Gérard Deltell. « On ne peut pas établir ce parallèle-là », soutient le politicien, qui avance qu’il s’agit cette fois-ci d’un projet d’infrastructure pour les 100 prochaines années.

Les conservateurs n’ont pas choisi cet enjeu au hasard. Un récent sondage commandé par la Chambre de commerce de Lévis – très favorable au projet – indiquait que 59 % des citoyens de Québec étaient en faveur de la construction du tunnel. L’appui au projet s’effrite toutefois à chaque nouveau sondage.

« Il n’y aura pas de pollution »

Les conservateurs invitent maintenant leurs adversaires à prendre position franchement dans le dossier du troisième lien. Le Bloc québécois a expliqué lundi être « ni pour ni contre le projet », mais soutenir la demande de financement du gouvernement québécois.

Les libéraux ont quant à eux déjà fait savoir qu’ils attendaient d’avoir une demande complète, avec les détails du projet et les résultats des études environnementales. Les libéraux, qui comptent deux députés à Québec, ont aussi indiqué que seule la portion du tunnel consacrée aux transports en commun pourrait être financée.

« Ce qu’on demande aux libéraux et au Bloc, c’est qu’ils le disent clairement qu’ils sont contre. Ils n’ont pas le courage de le dire », a avancé Gérard Deltell.

Le NPD de son côté est farouchement opposé à un financement fédéral de cette infrastructure.

« Le dernier rapport du GIEC est accablant. Il faut réduire la circulation automobile, miser sur les transports en commun et je ne vois pas pourquoi le fédéral investirait là-dedans », explique le candidat néo-démocrate dans la circonscription de Québec, Tommy Bureau.

« Les gens avec qui je discute sont davantage contre. Québec est une circonscription très urbaine. Le centre-ville de Québec va devenir une sortie d’autoroute. Je ne vois pas comment pour les habitants des quartiers centraux ça peut être un avantage », dit M. Bureau.

Plusieurs experts s’inquiètent de l’étalement urbain que pourrait engendrer ce tunnel, surtout sur la Rive-Sud de Québec. Selon eux, une hausse des déplacements automobiles est à prévoir dans la région si le troisième lien est construit.

« On va être en électrique, on ne polluera pas, il n’y aura pas de pollution », croit Pierre Paul-Hus, en référence aux voitures électriques.

« Pour nous, une guerre à l’auto, c’est ça, de vouloir seulement des projets de transports en commun alors que l’automobile va demeurer. »

Le PCC propose un congé de TPS en décembre

Les conservateurs proposent d’abolir la taxe fédérale sur les produits et services pour les détaillants pour le mois de décembre afin d’aider les Canadiens à économiser de l’argent et à stimuler l’activité commerciale. Le chef Erin O’Toole a annoncé la politique dans le cadre de la plateforme électorale de son parti. Son équipe de campagne a précisé que le congé fiscal ne s’appliquerait pas aux achats en ligne. Un congé de TPS représenterait une économie de 5 % sur de nombreux achats à travers le pays.

avec La Presse Canadienne