Le chef conservateur, Erin O’Toole, a vivement dénoncé dimanche la décision « risquée » du premier ministre Justin Trudeau qui, selon lui, a choisi de déclencher une campagne électorale pour obtenir des « gains politiques » au détriment de la santé des Canadiens.

« Je suis très déçu, honnêtement, que Justin Trudeau, pendant la quatrième vague, essaie de semer la confusion et de diviser les gens sur la question de leur santé », a fustigé le chef du Parti conservateur, Erin O’Toole, en conférence de presse au centre-ville d’Ottawa, en début d’après-midi.

Parlant d’un « jeu politique » qui pose selon lui d’importants risques, M. O’Toole a décoché plusieurs flèches directes vers son rival libéral dès le départ. « Il sait qu’il y a une quatrième vague, il a plus d’informations que tous les Canadiens. Et j’espère sincèrement qu’il ne met pas les gens en danger, en lançant cette élection. […] Il a laissé le variant Delta entrer dans ce pays », a renchéri l’élu, en appelant du même coup les Canadiens à se faire vacciner aussi rapidement que possible.

« Il faut éduquer les gens, il ne faut pas les forcer à faire les choses », a aussi précisé le chef conservateur, réitérant « que les vaccins sont sécuritaires et efficaces ». Il a rappelé avoir lui-même contracté la COVID-19, l’automne dernier.

Dans un communiqué, le Parti conservateur a noté que « tous les députés libéraux ont voté contre la tenue d’élections pendant une pandémie », mais que « cela n’a pourtant pas empêché Justin Trudeau d’assouvir sa soif de pouvoir ». « Il est clair que Justin Trudeau a déclenché des élections à des fins personnelles, et non pour aider les Canadiens », a soutenu le parti.

Des sacrifices à protéger

C’est en fin de matinée, dimanche, que le premier ministre Justin Trudeau a confirmé ce qui n’était plus un secret pour personne au Canada : le pays sera bel et bien plongé en campagne électorale jusqu’au 20 septembre, soit la durée minimale prévue par la loi, alors que la quatrième vague est officiellement commencée au Canada et que le variant Delta préoccupe les autorités de santé publique.

Pour Erin O’Toole, qui s’est décrit comme « un nouveau leader conservateur avec une longue feuille de route et une nouvelle approche », la réalité est que le gouvernement sortant ne pense qu’à lui-même. « Il ne faut pas mettre en péril tous nos efforts pour des jeux et des gains politiques », a-t-il plaidé après avoir rappelé les nombreux sacrifices faits par les Canadiens pour lutter contre la pandémie.

Lorsqu’il a pris la parole, le chef conservateur se trouvait d’ailleurs dans un studio installé par son parti à Ottawa à cause de la crise sanitaire. Or, selon les sondages, ni les conservateurs d’Erin O’Toole ni les néo-démocrates de Jagmeet Singh n’ont assez d’appuis auprès des électeurs pour former un gouvernement.

Le chef des conservateurs en a aussi profité dimanche pour énumérer quelques-unes de ses grandes promesses, dont la création « de 1 million d’emplois » et la mise sur pied de nouvelles lois anticorruption qui seront « sévères ». Il a aussi promis de mettre en place des mesures fortes en santé mentale et des solutions à la pénurie de main-d’œuvre, tout en ramenant le budget à l’équilibre « dans la prochaine décennie ».