À la veille du scrutin, les chefs des principaux partis fédéraux ont adressé un ultime plaidoyer aux électeurs, dimanche.

Justin Trudeau

Le chef libéral était sur la défensive à la veille du scrutin, visiblement préoccupé par les projections au Québec. « On a vu [samedi] soir le Bloc québécois nous rappeler que leur priorité, c’est la souveraineté du Québec. Ce n’est pas la lutte contre les changements climatiques, ce n’est pas de lutter contre les [compressions] conservatrices », a-t-il lancé en français dans un discours à Port Moody, en Colombie-Britannique. Il faisait référence à un discours prononcé par le chef Yves-François Blanchet à Saint-Jean-sur-Richelieu. En cette dernière journée de campagne, Justin Trudeau n’a pas tenu de point de presse, alors qu’en 2015, à la veille du scrutin, alors que les vents lui étaient favorables, il s’était adressé aux médias et avait invité les Québécois à envoyer une imposante députation à Ottawa. La caravane libérale a fait hier plusieurs escales à Vancouver et dans les environs, autant dans des circonscriptions conservatrices que néo-démocrates. — Mélanie Marquis, La Presse

Andrew Scheer

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Andrew Scheer

Le chef conservateur s’est félicité d’avoir mené une campagne « optimiste ». Relançant son appel à l’élection d’un gouvernement majoritaire conservateur, il a de nouveau mis l’électorat en garde contre une hypothétique coalition entre les libéraux et les néo-démocrates. Car plutôt que de se mettre au travail dès le 22 octobre, Justin Trudeau « mettrait aux enchères » l’argent des contribuables pour « s’accrocher au pouvoir » et satisfaire le Nouveau Parti démocratique (NPD) qui « dicterait l’agenda » gouvernemental, a-t-il laissé tomber hier en Colombie-Britannique. Il s’est également livré à une attaque en règle contre le Bloc québécois, au lendemain du discours à saveur indépendantiste livré par le chef Yves-François Blanchet, en plus de marteler qu’il est le seul en mesure de concrétiser des engagements comme une déclaration de revenus unique au Québec. — Mélanie Marquis, La Presse

Jagmeet Singh

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Jagmeet Singh

« [Les gouvernements minoritaires], c’est une bonne chose. C’est bon parce que les libéraux ont laissé tomber les gens. […] Ce qu’on a vu, c’est que lorsqu’on donne une majorité aux libéraux, ils brisent leurs promesses. […] Ce sont les néo-démocrates qui forcent les gouvernements à être plus progressistes », a exposé hier Jagmeet Singh. Comme il l’a fait ces dernières semaines, le chef du parti qui était en sérieuse difficulté au début de la campagne a exhorté les électeurs à ne pas se laisser guider par le cynisme au moment de faire leur croix sur un bulletin de vote. À partir de la Colombie-Britannique, le leader néo-démocrate avait lui aussi quelques mots pour les Québécois qui penchent pour le Bloc : « Les progressistes, c’est nous », a argué Jagmeet Singh. Selon les récentes projections, son parti pourrait peiner à sauver les sièges qu’il détenait à la dissolution de la Chambre. — Mélanie Marquis, La Presse

Yves-François Blanchet

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Yves-François Blanchet

Le chef du Bloc québécois est revenu sur la question de la souveraineté et sur les attaques du conservateur Andrew Scheer et du libéral Justin Trudeau à ce sujet. Hier, Yves-François Blanchet a rappelé que la souveraineté n’était pas un enjeu de la présente campagne. « Si nous sommes des gens convaincus qu’un jour le Québec devrait prendre à bras le corps tous les attributs de la souveraineté, ce n’est pas le mandat de cette élection-ci, a réitéré M. Blanchet. On l’a dit pendant cinq semaines. Cela n’a pas changé aujourd’hui. » Le chef bloquiste avait rappelé, samedi (notre photo), que le programme de son parti « affirme que la nation devra à nouveau considérer se donner tous les attributs de la souveraineté ». Hier, il s’est promené dans sa circonscription de Belœil-Chambly, avant d’aller à Laval, à Rosemère, à Lavaltrie, à Louiseville et finalement à Trois-Rivières. — La Presse canadienne

Elizabeth May

PHOTO DARRYL DYCK, LA PRESSE CANADIENNE

Elizabeth May

La cheffe du Parti vert Elizabeth May s’est engagée hier à ce que les élections d’aujourd’hui soient les dernières à se dérouler selon le système uninominal à un tour. « Le Canada est l’un des tout derniers pays libres et prospères du monde à utiliser encore le système désuet du scrutin uninominal à un tour », a déclaré Mme May. La cheffe des verts a réitéré l’engagement de son parti de baisser l’âge légal pour voter à 16 ans. « Cela va à l’encontre de l’équité que les jeunes de 16 et 17 ans sont assez âgés pour travailler et payer des impôts, mais ne sont pas autorisés à voter pour le gouvernement qui dépense ces recettes fiscales », a-t-elle souligné, elle qui veut aussi demander à Élections Canada d’élaborer un cadre pour lutter contre la publicité de campagne malhonnête. Elle déplore que « les partis politiques actuels semblent pouvoir mentir en toute impunité ». — La Presse canadienne

Maxime Bernier

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Maxime Bernier

Le chef du Parti populaire, Maxime Bernier, était en pause d’activités médiatiques officielles hier, à 24 heures du scrutin. Cela ne l’a pas empêché de faire campagne sur le terrain, dans sa circonscription de Beauce, et sur Twitter. Dans un message partagé en après-midi, il a déclaré : « Imaginez comment la politique canadienne serait insipide et sans pertinence sans le https://twitter.com/ppopulaireca ! », ajoutant que les cinq autres partis « s’entendent sur presque tout ». En soirée, il a partagé un message sur Twitter soulignant sa fierté pour les candidats du Parti populaire qui ont fait campagne à ses côtés en faisant « preuve d’un courage et d’une passion incroyables […] malgré les aspects négatifs de cette campagne ». — Audrey Ruel-Manseau, La Presse