(Ottawa) Justin Trudeau a tenté, lundi matin, de mettre en lumière la tension actuelle entre les travailleurs de l’éducation en Ontario et le gouvernement du premier ministre Doug Ford, pour ranimer l’amalgame avec Andrew Scheer.

Le chef conservateur a aussitôt qualifié son rival de « dégoûtant » parce qu’il chercherait ainsi à marquer des points politiques sur le dos des élèves ontariens.

L’escarmouche matinale a marqué une journée de campagne autrement calme, alors que tous les chefs des principaux partis se préparaient au premier débat national officiel de langue anglaise, en soirée à Gatineau.

M. Trudeau a tout de même commencé la journée en rencontrant des enseignants dans un Repaire jeunesse du Canada, à Ottawa. Il a déclaré qu’en tant qu’ex-enseignant, il comprenait que les politiques du gouvernement Ford en matière d’éducation avaient « un impact non seulement sur les enseignants des écoles, mais aussi sur les enfants et les familles, ainsi que sur l’avenir que nous bâtissons ».

Cet événement de campagne était prévu avant la conclusion, dimanche soir, d’une entente de principe de dernière minute entre le gouvernement de l’Ontario et le syndicat des employés de soutien des écoles publiques. L’accord a permis d’éviter la fermeture de centaines d’écoles primaires et secondaires lundi matin.

M. Trudeau a tenté à plusieurs reprises dans cette campagne de lier MM. Scheer et Ford. Le chef conservateur fédéral n’a d’ailleurs jamais fait campagne avec M. Ford jusqu’à présent, y compris lors des visites dans la circonscription même du premier ministre ontarien. M. Scheer a plutôt recruté le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, pour l’aider à récolter des appuis… en Ontario.

De récentes réformes apportées par le gouvernement Ford dans le système scolaire ont permis d’augmenter la taille maximale des classes, dans le but d’économiser 2,8 milliards au cours des cinq prochaines années. Le Bureau de la responsabilité financière de l’Ontario a estimé que d’ici 2023-2024, il y aurait 10 000 enseignants de moins dans les salles de classe de la province.

« Malheureusement, depuis un an, on a vu l’impact des coupures de Doug Ford et des conservateurs sur notre société, sur notre système d’éducation, a soutenu M. Trudeau lundi. Et c’est un rappel de ce qui nous attend si on choisit un gouvernement conservateur dans deux semaines. »

M. Scheer a estimé lundi que le chef libéral était probablement le seul parent en Ontario à être déçu que la grève n’ait pas été déclenchée. « C’est assez dégoûtant qu’il essaye ainsi de politiser l’éducation des enfants pour son propre bénéfice partisan », a-t-il dit lors d’une brève activité de campagne à Ottawa.

Le chef libéral a souligné que son gouvernement avait augmenté les allocations fédérales pour enfants, réduit la pauvreté infantile et investi dans les communautés. « Mais nous devons avoir des partenaires au niveau provincial prêts à investir eux aussi dans les enfants — et ce dont ces enfants n’ont certainement pas besoin, c’est un partenaire au niveau fédéral qui coupe lui aussi. »